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 La Guerre du Kippour

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MessageSujet: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeJeu 28 Avr - 21:52

Guerre du Kippour

La guerre du Kippour (en hébreu : מלחמת יום הכיפורים), aussi appelée guerre du Ramadan dans le monde arabe ou encore guerre d'octobre (en arabe حرب تشرين) ou guerre israélo-arabe de 1973 opposa, du 6 octobre au 24 octobre 1973, Israël à une coalition menée par l'Égypte et la Syrie.

Le jour du jeûne de Yom Kippour, férié en Israël, qui coïncidait avec la période du Ramadan, les Égyptiens et les Syriens attaquèrent par surprise simultanément dans la péninsule du Sinaï et sur le plateau du Golan, territoires respectivement égyptien et syrien occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours. Profitant d'une supériorité numérique écrasante, les armées égyptiennes et syriennes avancèrent durant 24 à 48 heures, le temps qu'Israël achemine des renforts. Même si les attaquants bénéficiaient toujours d'une large supériorité numérique, l'armée israélienne put alors les arrêter. En une semaine, Israël retrouva son potentiel militaire et lança des contre-offensives qui lui permirent de pénétrer profondément en Syrie et de traverser le canal de Suez pour progresser au sud et à l'ouest en Egypte lorsque le Conseil de sécurité des Nations unies en coopération avec les deux superpuissances par l'intermédiaire du Royaume-Uni demanda un cessez-le-feu pour laisser place aux négociations. Alors que les armées israélienne et égyptienne se regroupaient, les combats reprirent sur les fronts syriens et égyptiens après l'heure du cessez-le-feu sans que l'on puisse déterminer qui en étaient le ou les responsables1. Sans en référer à l'état-major, les officiers de terrain qui étaient frustrés de n'avoir pas pu accomplir les quelques centaines de mètres de progression nécessaires pour achever l'encerclement de l'armée égyptienne se servirent de cette rupture du cessez-le-feu pour terminer la manœuvre.

L'incapacité des services secrets israéliens à prévenir correctement de l'attaque imminente eut pour conséquence un séisme politique et notamment la démission du premier ministre Golda Meir.

La réussite militaire initiale égyptienne, la destruction de la ligne Bar-Lev et l'effondrement de la théorie de sécurité Israélienne permirent l'ouverture des négociations de paix qui aboutirent à la normalisation des relations entre Israël et l'Égypte. Celles-ci aboutirent aux accords de Camp David en 1978. Contre l'engagement de ne plus attaquer Israël (engagement tenu jusqu'à aujourd'hui), l'Égypte récupéra la péninsule du Sinaï, occupée après la guerre des Six jours de 1967. La frontière entre l'Égypte et Israël fut réouverte et les populations des deux pays peuvent maintenant voyager chez leur ancien ennemi.

La principale conséquence de cette guerre pour le monde fut le choc pétrolier de 1973, quand l'OPEP décida de l'augmentation de 70 % du prix du baril de pétrole ainsi que de la réduction de sa production.

Contexte

Situation des belligérants avant la guerre

Plusieurs guerres avaient déjà eu lieu entre Israël et les pays arabes du Moyen-Orient depuis le plan de partage de la Palestine et la Déclaration d'Indépendance de l'État hébreu par David Ben Gourion en 1948. À l'issue de la guerre de 1967, Israël avait conquis des territoires importants à ses voisins et construit des fortifications sur le Golan et dans le Sinaï afin de se protéger militairement des attaques ponctuelles qui survenaient sur les nouvelles frontières. Notamment, 500 millions de dollars avaient été dépensés en 1971 dans la construction de la ligne Bar-Lev le long de la rive orientale du canal de Suez.


Cependant, après la mort du président égyptien Gamal Abdel Nasser en septembre 1970, son successeur Anouar el-Sadate, bien que plus modéré, décida de restaurer la souveraineté de l'Égypte sur l'ensemble de son territoire. Suite à la proposition de l'intermédiaire onusien Gunnar Jarring, Sadate se déclara « prêt à négocier un traité de paix avec Israël » contre un engagement israélien à appliquer la résolution 242 (1967) des Nations unies. Mais les dirigeants israéliens, méfiants, firent prévaloir la sécurité militaire que leur assurait le contrôle du Sinaï. Aussi, certains analystes expliquèrent qu'après 3 ans de pouvoir, la situation économique désastreuse de l'Égypte obligeait Sadate à prendre des mesures impopulaires et qu'une opération militaire victorieuse contre Israël, même mineure, s'imposait donc comme une bonne option pour lui rendre une certaine popularité auprès de son peuple miné par l'humiliation de 1967.

De son côté, Hafez el-Assad avait renforcé prioritairement son armée en vue de rendre à la Syrie son rang de puissance militaire au sein des pays arabes. Il se préparait à reprendre le Golan par la force puis obtenir de plus grandes concessions israéliennes plus tard en appuyant les nouvelles revendications palestiniennes formulées par la jeune OLP.

Par ailleurs, le roi Hussein de Jordanie craignait d'entrer dans un éventuel nouveau conflit et surtout de nouvelles pertes pour son royaume (la Cisjordanie avait été perdue en 1967), d'autant que la crise du Septembre noir de 1970 et la tentative de coup d'État de l'OLP de Yasser Arafat en Jordanie avait créé un froid entre Hussein et les positions syriennes et palestiniennes. L'Irak refusa également de combattre au côté de la Syrie avec laquelle les relations étaient tendues. Les armées libanaises quant à elles étaient trop faibles pour prendre part aux combats.

Au cours des mois précédant le déclenchement de la guerre, Sadate tenta une offensive diplomatique pour obtenir le soutien des pays de la Ligue arabe, du Mouvement des non-alignés et de l'Organisation de l'unité africaine. Il obtint également les aides britannique et française au Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que l'approvisionnement en matériel par la RFA avant la guerre.

L'escalade vers la guerre

À partir de 1972, Sadate annonce ouvertement que son pays est prêt à partir en guerre contre Israël, quitte à « sacrifier un million de soldats »2. Son armée est renforcée par l'apport soviétique de Mig-23, missiles sol-air SA-6, roquettes antichars RPG-7 et de missiles guidés anti-tanks AT-3 Sagger. Sur le plan stratégique, les généraux vaincus lors de la déroute de 1967 sont remplacés. Les leçons de la précédente guerre sur le plan de l'armement amenèrent Sadate à menacer l'URSS de se tourner vers les américains si l'Égypte ne reçoit pas d'armes à la pointe de la technologie. Les Soviétiques sont donc contraints d'équiper l'Égypte pour la rendre capable de concurrencer Israël, elle-même équipée par l'industrie militaire américaine.

L'Union soviétique cherche pourtant à éviter une nouvelle confrontation israélo-arabe pour ne pas se trouver en conflit ouvert avec les États-Unis, alors que la Détente est enclenchée et qu'ils ont peu d'intérêt à voir une déstabilisation du Proche-Orient. Les deux super-puissances se rencontrent à Oslo et s'accordent à rechercher un statu quo. En apprenant cette information, les Égyptiens, qui se préparent à passer le Canal de Suez, décident d'expulser les Russes. En juillet 1972, 20 000 conseillers militaires soviétiques sont renvoyés d'Égypte et la politique extérieure égyptienne devient plus favorable aux Américains. Les Soviétiques estiment que les chances d'une victoire égyptienne sont faibles et qu'un assaut contre les fortifications de Suez pourrait être coûteux en pertes humaines. À plusieurs reprises, le président Brejnev tente d'éviter l'affrontement en recommandant à Israël de revenir aux frontières d'avant-1967.

Mais l'Égypte continue à menacer Israël et Sadate se dit prêt, le 24 octobre 1972, à entrer en guerre même sans le soutien de l'URSS. Des exercices militaires à grande échelle y compris chez ses voisins arabes maintiennent le niveau d'alerte maximum en Israël. Les commandements des armées arabes ont secrètement coordonné leur plan d'attaque. Le nom de code de l'opération conjointe entre la Syrie et l'Égypte fut baptisée Opération Badr, qui signifie Pleine Lune en arabe (en référence à la bataille de Badr, l'une des premières victoires militaires de Mahomet contre les habitants de La Mecque pourtant supérieurs en nombre).

Attaque surprise

Les services secrets israéliens, dans leur évaluation des risques d'une attaque, s'appuyaient sur plusieurs hypothèses de départ " La Conception":

La Syrie n'aurait pas pu entrer en guerre sans l'Égypte.

Un informateur égyptien, connu sous le nom de « La Source » (des rumeurs se portent sur le gendre de Nasser, Achraf Marwan), précisa que l'Égypte souhaitait reconquérir l'ensemble du Sinaï mais que l'armée égyptienne attendait l'apport soviétique de chasseurs-bombardiers pour neutraliser les forces aériennes israéliennes et de missiles Scud dirigés vers les villes israéliennes pour dissuader d'éventuelles attaques contre les infrastructures égyptiennes.

Les chasseurs-bombardiers devaient arriver à la fin du mois d'août et nécessiter 4 mois de formation des militaires égyptiens. De plus, les observateurs signalaient que l'expulsion des conseillers soviétiques par les Égyptiens devait affaiblir l'armée égyptienne.

Ce sont ces hypothèses qui ont prévalu contre toutes les alertes signalées aux services israéliens. Les Égyptiens ont continuellement noyé les observateurs militaires de fausses informations sur des problèmes imaginaires de maintenance ou de manque de personnel formé sur les équipements avancés. En mai et août 1973, les exercices militaires effectués par les troupes égyptiennes à la frontière avaient mobilisé l'armée israélienne avec un coût de 10 millions de dollars par deux fois.

Tout au long de la semaine précédant le Yom Kippour, les exercices égyptiens se multipliaient près du canal de Suez et des mouvements étaient observés à la frontière syrienne mais l'Intelligence israélienne ne jugea pas plausible une attaque sans l'armement soviétique.

Malgré le refus du roi Hussein de Jordanie de se joindre aux troupes syriennes et égyptiennes, il avait très probablement (d'après Rabinovich) été informé de l'attaque à venir en des termes imprécis lors de la préparation entre les dirigeants arabes. Dans la nuit du 25 septembre, le roi Hussein prit secrètement l'avion pour prévenir le Premier ministre israélien Golda Meir à Tel Aviv de l'imminence d'une attaque syrienne.

De façon assez surprenante, l'avertissement ne fut pas pris en compte. D'après les rapports israéliens, malgré des dizaines de signes alertants, le Mossad continuait à estimer improbable l'option d'une guerre déclenchée par les pays arabes. Ce fut la rencontre du chef du Mossad, Zvi Zamir, avec « Babel » en Europe qui finit par faire réagir le haut commandement de Forces de défense d'Israël à quelques heures de l'attaque. Des réservistes furent partiellement mobilisés. La mobilisation fut ironiquement facilitée par le fait que les troupes étaient généralement à la synagogue ou chez eux pour le jour du Yom Kippour.

Contrairement aux guerres précédentes, le facteur surprise a cette fois-ci été utilisé contre les Israéliens.

Absence d'attaque préventive israélienne

La stratégie israélienne était de prévoir une attaque préventive si la guerre était imminente. Il était prévu que les services secrets donnent un préavis de 48 heures.

Pourtant, Golda Meir, Moshe Dayan et le général David Elazar s'étaient rencontrés le matin du Yom Kippour, 6 heures avant l'attaque. Dayan doutait toujours de l'imminence de la guerre tandis qu'Elazar pensait à une attaque planifiée en Syrie contre ses forces aériennes, puis ses missiles et ses forces au sol.

Mais l'argument qui joua fut le risque qu'Israël puisse avoir besoin d'aide par la suite. Or une aide européenne allait être bloquée par des menaces arabes d'embargo sur le pétrole comme cela s'était déjà produit concernant des munitions. Israël ne pouvait donc compter que sur l'aide américaine qui était conditionnée par la première attaque. Si Israël avait attaqué en premier (même de façon préventive), aucune aide ne serait venue des États-Unis. Cela fut confirmé par Henry Kissinger plus tard.

Déroulement de la guerre

Dans le Sinaï

Contrairement à 1967, les unités égyptiennes choisirent de ne pas avancer au-delà de la couverture qu'assuraient leurs batteries de missiles SAM qu'ils avaient installées pour protéger les lignes de cessez-le-feu de 1967. Les forces aériennes sur lesquelles Israël avait misé l'essentiel de ses investissements militaires ne pouvaient ainsi rien tenter contre elles.

Les Égyptiens entamèrent des vastes bombardements aériens contre des radars, des batteries et trois aéroports israéliens. Durant ces bombardements, les Égyptiens perdirent onze avions dont celui piloté par le frère du président égyptien, Atif Sadate. Durant leur traversée du canal de Suez, les Égyptiens perdirent 2804 soldats sur les 8 000 qui constituaient la première vague.

Anticipant une rapide contre-attaque de l'armée israélienne, les égyptiens répliquèrent avec des armes capables de détruire des tanks et avec les missiles antichar Sagger. Un soldat égyptien sur trois était armé contre les blindés. Les positions égyptiennes sur le canal de Suez avaient été surélevées de façon à obtenir un avantage certain pour tirer sur les tanks israéliens.

L'armée égyptienne surprit par son aisance à créer une brèche dans les défenses israéliennes et par sa capacité à traverser le canal malgré les forts Bar-Lev. Avec méthode, les forces égyptiennes pénétrèrent sur 15 kilomètres dans le désert du Sinaï grâce aux efforts combinés de deux brigades. L'avantage des positions défensives des Israéliens, construites sur des replats sablonneux, fut réduit par d'ingénieuses attaques égyptiennes au canon à eau qui facilitèrent les frappes contre ces postes exposés.

Face au nombre, les forts de la ligne Bar-Lev cédèrent tous sauf un (le plus au nord) aux égyptiens qui consolidèrent leurs positions initiales. Le 8 octobre, Shmuel Gonen (en) (qui avait remplacé Ariel Sharon en tant que commandant du front sud seulement trois mois auparavant) ordonna une contre-attaque à Hizayon alors que les tanks israéliens y étaient particulièrement exposés aux tirs de Saggers. Le désastre et la contre-attaque nocturne des Égyptiens qui s'ensuivirent ne furent stoppés que par la division d'Ariel Sharon qui imposa une accalmie relative. Les deux armées se postèrent alors dans une position défensive. Des remaniements dans le commandement des troupes israéliennes se firent alors : Gonen, remplacé à la tête par Elazar et Bar-Lev, de retour de sa retraite. Le 9 octobre, Golda Meir lance un appel « sauvez Israël » et les États-Unis répondent à cet appel en envoyant des armes à Israël.

Après plusieurs jours d'attente, Sadate ordonna à nouveau l'offensive afin de faciliter les pressions syriennes au nord d'Israël. Ces nouvelles attaques furent lancées le 14 octobre et furent un échec. En effet, les attaques de front successives buttèrent sur les troupes israéliennes repliées. Les pertes quotidiennes s'élevaient entre 150 et 250 chars par jour d'après une source israélienne.

À partir du 15 octobre, les Israéliens changèrent de tactique et attaquèrent grâce à leur infanterie qui s'infiltra à pied jusqu'aux batteries de missiles sol-air et antichars.

Une division commandée par le major général Ariel Sharon attaqua la ligne égyptienne à son point le plus faible, à la limite entre les positions défendues par la Deuxième Armée égyptienne au nord et la Troisième Armée au Sud. Elle ouvrit une faille dans la ligne égyptienne et atteignit le canal de Suez. Une plus petite troupe passa le canal et constitua un pont pour rallier d'autres troupes grâce à des canots pneumatiques sur le canal. Une fois les missiles anti-aériens et anti-tanks neutralisés grâce à l'infiltration d'unités d'infanterie et l'utilisation de missiles de fabrication américaine M72, l'infanterie put à nouveau compter sur le support de ces corps de l'armée. La division de Avraham « Bren » Adan put mettre en place un pont flottant dans la nuit du 16 au 17 octobre et le traverser vers le sud afin de couper la route à la Troisième Armée égyptienne qui tentait de se replier à l'ouest. En même temps, les batteries de missiles SAM à l'est furent détruites.

Le ravitaillement des armées par les soviétiques et les USA fut intense durant cette période.

Avant que la guerre ne s'arrête, une division israélienne était arrivée à 101 kilomètres de la capitale égyptienne Le Caire.

Sur le plateau du Golan

Sur le plateau du Golan en altitude, les Syriens attaquèrent les Israéliens. Ils envoyèrent cinq divisions et 188 batteries d'artillerie contre les deux brigades et les onze batteries de défense des Israéliens. Au moment de l'assaut, seulement 180 chars d'assaut firent face aux quelques 1 400 tanks syriens équipés pour les combats nocturnes. Des commandos syriens parachutés par hélicoptère prirent immédiatement le plus important bastion de surveillance israélien sur le mont Hermon.

Les affrontements sur le plateau du Golan devinrent très vite la priorité des Forces de défense d'Israël qui y envoyèrent le plus rapidement possible des réservistes mobilisés car la chute du Golan aurait permis aux Syriens de s'infiltrer facilement plus en avant dans le territoire israélien. Les réservistes furent envoyés directement dans des chars sur le front sans attendre même le calibrage des canons.

Comme les Égyptiens dans le Sinaï, les Syriens utilisèrent les armes antichars fournies par les Soviétiques et restèrent sous la protection de leurs batteries de missiles SAM. Toutefois, les tirs contre les chars furent moins efficaces sur ce terrain que dans le désert.

Contrairement aux prévisions syriennes qui avaient estimé que les réservistes israéliens n'arriveraient sur le front qu'au bout d'une journée, Israël parvient à mobiliser ses unités et à les envoyer au front après seulement 15 heures de combats.

À l'issue du premier jour, les Syriens, pourtant beaucoup moins armés que leurs vis-à-vis israéliens, obtinrent une victoire. Ils furent sur le point de contrôler l'importante jonction de Nafekh (qui était aussi le quartier général israélien du plateau). Puis, pendant quatre jours, la septième brigade israélienne commandée par Yanush Ben Gal résista pour conserver le flanc Nord du quartier général de Nafekh. Au Sud, la brigade « Barak », non protégée par des obstacles naturels, essuya de lourdes pertes. Le Commandant Colonel Shoham mourut dans les premiers jours de combats alors que les Syriens tentaient désespérément d'avancer pour atteindre le lac de Tibériade.

Le vent tourna à partir du 8 octobre, à l'arrivée des nouveaux réservistes israéliens et de nouvelles armes américaines qui parvinrent à bloquer l'offensive syrienne puis, le 10 octobre, à la repousser au-delà de la Purple Line, la frontière d'avant la guerre.

Rabinovich raconte que le débat fut alors intense sur la question de continuer la contre-attaque à l'intérieur des frontières syriennes. La défaite de Shmuel Gonen dans le Sinaï s'était passée deux jours plus tôt et marquait encore les esprits. Certains considéraient sage de rester sur la défensive sur le plateau du Golan plutôt que de s'engager sur les plaines syriennes mais, quatre jours auraient été nécessaires pour envoyer les troupes du Golan dans le Sinaï et le bilan global israélien était alors négatif : perte de terrain dans le Sinaï et statu quo dans le nord. La décision fut donc prise de passer la Purple Line dès le 11 octobre.

Du 11 au 14 octobre, la poussée israélienne les amena à 40 km des banlieues de Damas qui étaient à la portée de l'artillerie. Le roi Hussein de Jordanie décida alors que la situation exigeait l'intervention de son armée. Certaines sources rapportent ainsi qu'il fit le nécessaire pour envoyer des troupes jordaniennes en soutien aux Syriens tout en évitant d'être attaqué par les Israéliens à ses propres frontières. Ces derniers ne souhaitaient pas non plus ouvrir un troisième front. Par ailleurs, l'Irak expédia quelque 30 000 hommes, 500 chars d'assaut et 700 APC. Les efforts combinés des armées arabes empêchèrent Israël d'avancer davantage.

Le 22 octobre, les brigades israéliennes récupérèrent la position du mont Hermon malgré de lourdes pertes dues aux franc-tireurs syriens. Les pertes des attaques contre cette position furent lourdes mais le sommet du mont fut occupé par une brigade parachutiste israélienne suite à une brèche percée par un bulldozer D9 de l'infanterie.

En mer

La bataille navale de Latakia entre Syriens et Israéliens s'est déroulée le 7 octobre, second jour du conflit. Ce fut une victoire israélienne retentissante qui démontra notamment l'efficacité des navires militaires équipés des moyens d'auto-défense ECM. La marine israélienne devait acquérir définitivement la supériorité navale en Méditerranée avec une seconde victoire, remportée le 9 octobre à Damiette sur la marine égyptienne.

Par ailleurs, tant la marine israélienne que son homologue égyptienne montèrent plusieurs attaques et opérations commando (menées par des nageurs de combat) contre les bases navales adverses.

À l'issue du conflit, le bilan de la guerre navale fut très favorable à Israël qui s'imposa très nettement face à ses adversaires, leur coulant ou endommageant gravement quinze bâtiments pour la perte de deux patrouilleurs légers (en mer Rouge, face aux Égyptiens).

Contribution d'autres pays

Les apports des autres pays du front anti-israélien sont peu précis.

L'Arabie saoudite et le Koweït ont surtout fourni une aide financière et, de façon symbolique, quelques militaires sur le front. Le Maroc a envoyé des troupes de son armée royale. Le Pakistan a envoyé seize pilotes et des troupes palestiniennes se joignirent aussi aux armées arabes.

De 1971 à 1973, la Libye envoya des Mirages et 1 milliard de dollars pour aider l'effort d'armement égyptien. Elle a également envoyé des chasseurs, des bombardiers et des chars[réf. nécessaire]. Selon la France, la Libye n' a pas prêté les mirages à l'Égypte. Mais, selon les Israéliens, la Libye aurait prêté ses avions à L'Égypte 5

L'Algérie fut la deuxième puissance militaire sur le front égyptien et sa force était composée d'un escadron de bombardiers tactiques Su-7 escorté par un escadron de chasse MiG-21. Un troisième escadron équipé de MiG-17 fut envoyé pour des missions de soutien. Les pilotes algériens étaient cette fois plus préparés et plus aguerris grâce à la guerre d'usure. Elle fut la seule force aérienne arabe à ne pas avoir perdu d'appareils au combat, seul un MiG-17 fut touché par un Phantom israélien. Malgré la gravité du coup, le pilote algérien réussit à faire écraser le MiG près de sa base d'attache tout en s'éjectant et en évitant de se faire capturer. Les avions algériens avaient accompli toutes leurs missions qui consistaient à attaquer les israéliens dans le Sinaï et à protéger le Caire de toute contre-offensive israélienne.

La Tunisie a envoyé un contingent de 1 000 soldats auprès des forces égyptiennes dans le delta du Nil. Le Soudan a envoyé 3 500 soldats. Des pilotes de la Corée du Nord et de l'Allemagne de l'Est ont participé également au conflit6 et la radio ougandaise a fait également mention de combattants ougandais.

Cessez-le-feu et lendemain de guerre

Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte le 22 octobre 1973 la Résolution 338 (1973), négociée par les États-Unis et l'Union soviétique, qui réaffirme la validité de la résolution 242 (1967), adoptée pendant la guerre des Six Jours et appelle toutes les parties au conflit (l'Égypte, la Syrie, Israël, la Jordanie) à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations en vue « d'instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient ». Le cessez-le-feu devient effectif douze heures plus tard à 19 heures sur le terrain, à la tombée de la nuit.

Situation de la troisième armée égyptienne encerclée

À cet instant, les forces israéliennes étaient à quelques centaines de mètres de la route du Caire. Elazar et Dayan s'accordèrent pour prendre la route qui part vers le sud et encerclèrent ainsi la Troisième Armée égyptienne à l'ouest du canal de Suez. Au matin, les vols de reconnaissance soviétiques observèrent l'avancée que l'armée israélienne avait effectué pendant la nuit et l'URSS accusa Israël de non respect du cessez-le-feu. Surtout, cette situation offrit aux États-Unis une opportunité stratégique : obtenir de l'Égypte qu'elle sorte définitivement de l'influence soviétique en échange de la Troisième Armée qui était encerclée sans ravitaillement par les troupes israéliennes cependant beaucoup moins nombreuses. L'issue de cette bataille était donc incertaine.

Menace nucléaire soviético-américaine

Brejnev envoya une lettre à Nixon dans la nuit du 23 au 24 octobre afin qu'Américains et Soviétiques assurassent le respect du cessez-le-feu sur le terrain. Il menaça même les États-Unis d'intervenir aux côtés de l'Égypte s'ils n'agissaient pas dans ce sens. Nixon, affaibli par le scandale du Watergate ne fut pas consulté par ses conseillers qui prirent des mesures d'apaisement pour mettre un terme à la crise avec l'URSS. Nikolai Podgorny confia plus tard qu'il avait été surpris par la peur des Américains. Les Soviétiques n'auraient probablement pas déclenché la Troisième Guerre mondiale à cause de cette guerre au Proche-Orient. La réponse des États-Unis fut de baisser le niveau d'alerte du DEFCON et de suggérer à Sadate d'abandonner sa demande d'assistance aux Soviétiques, ce qu'il accepta le lendemain matin.

Accalmie sur le front nord

Sur le front Nord, les Syriens avaient planifié une contre-attaque massive pour le 23 octobre. Les cinq bataillons syriens furent aidés par deux bataillons irakiens et quelques troupes des autres pays arabes dont la Jordanie. Les Soviétiques avaient remplacé tous les tanks perdus par les syriens dans les premières semaines de combat.

Toutefois, la veille de l'attaque prévue, les Nations unies imposèrent le cessez-le-feu qui avait déjà été accepté par l'Égypte et Israël sur le front sud. Hafez el-Assad décida d'abandonner l'offensive et accepta le cessez-le-feu le 23 octobre. L'Irak rappela ses troupes.

Rabinovich raconte que la Syrie aurait pu continuer le combat sans l'Égypte et que certains généraux syriens y étaient favorables mais cela aurait pu signifier la destruction de la Troisième Armée égyptienne et la Syrie n'aurait plus pu compter sur une éventuelle aide égyptienne si Israël avait fini par menacer Damas.

Négociations d'après-guerre

Les combats organisés prirent fin sur tous les fronts aux alentours du 26 octobre. Cela n'empêcha pas des tirs sporadiques ni ne dissipa les tensions militaires liées à la Troisième Armée égyptienne toujours prisonnière et isolée sans ravitaillement.

Israël reçut la menace de Kissinger de soutenir un retrait auprès de l'ONU, mais une proposition de Sadate auprès des États-Unis de négocier directement avec Israël le ravitaillement du contingent encerclé aboutit plus vite au cessez-le-feu définitif.

Les discussions eurent lieu le 28 octobre entre les majors généraux Aharon Yariv (israélien) et Muhammad al-Ghani al-Gamasy (égyptien). Ils s'accordèrent sur l'échange des prisonniers de guerre et les checkpoints israéliens ; un accord de paix fut trouvé au sommet qui suivit à Genève. Le 18 janvier, Israël signa un accord de retrait de la partie ouest du canal de Suez et retira ses troupes le 5 mars.

Un va-et-vient diplomatique de Henry Kissinger aboutit à un accord de désengagement le 31 mai 1974, basé sur l'échange de prisonniers, le retrait israélien jusqu'à la Purple Line et l'établissement d'une zone tampon contrôlée par l'ONU. Une troupe d'observateurs des Nations unies fut aussi établie dans le Golan pour garantir la paix.

Bilan de la guerre

Bilan humain

Côté israélien :
3 020 morts
8 135 blessés

Côté coalition arabe
9 500 morts
19 850 blessé ( Wikipédia)
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeDim 25 Sep - 0:32

LA GUERRE DU KIPPOUR :
LE POINT VINGT-CINQ ANS APRÈS

par Pierre RAZOUX
http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/IMG/pdf/Ca_23_Chap_16razoux.pdf
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeDim 25 Sep - 0:40

Guerre du Kippour

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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeMer 9 Nov - 3:04

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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeVen 25 Nov - 22:01

Saad El shazli c'est des hommes comme lui qui font notre fierté je l'admire
Merci pour les video
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeVen 25 Nov - 22:31

Gen.Djab a écrit:
Saad El shazlic 'est des hommes comme lui qui font notre fierté je l'admire
Merci pour les video
de rien oui c'est un grand homme dommage qu'il soit plus avec nous
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeMar 6 Mar - 5:11


la brèche ou bien le début de la fin pour les forces arabes
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeSam 10 Mar - 3:12

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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeSam 17 Mar - 23:20

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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeDim 18 Mar - 9:57

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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeLun 9 Juil - 20:55

un vieux documentaire de la section cinéma de l'armée égyptienne. on y voit des images peut courantes du canal de suez et de la ligne de défense israelienne érigée sur le canal la Ligne Bar-Lev. également les images des préparatifs de l'armée égyptienne pour prendre d'assaut le canal de suez et prendre pied sur la rive Est du Canal de Suez.

à voir !

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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeLun 9 Juil - 21:26

yak a écrit:
La Guerre du Kippour Saimoncrossing
Bravo au corps du génie egyptien pour cette trouvaille des canons à eau importé très discrétement afin de ne pas alerter l'ennemi (sources: Razoux).
Le génie avait calculé que l'emploi de buldozer mettrait trop de temps.


Dernière édition par Zoubir8 le Mar 5 Mar - 20:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeJeu 12 Juil - 13:34

Très beau texte qui raconte le haut niveau de préparation des troupes égyptiennes:
- utilisation de lances à eau afin de détruire la barrière de sable,
- utilisation de petits charriots munis de pneumatiques pour transporter les munitions,
- utilisation de lunettes de soudure par les soldats,
. équipement de l'infanterie en RPG, missiles sol-air portatifs, missiles Sager.
Bonne lecture.

Pierre Razoux « La guerre israélo-arabe d’octobre 1973. Une nouvelle donne militaire au proche-Orient ».


Citation :
Une difficulté particulière : la traversée du canal de Suez

La tâche s'avère ardue pour les fantassins et les commandos égyptiens
désignés pour traverser les premiers le Canal. Ils doivent en effet
affronter le feu croisé et préréglé des mitrailleuses et des
canons ennemis, puis escalader le rempart de sable qui borde la voie
d'eau pour préparer le tra­vail des sapeurs, tout en ayant
d'autre possibilité que de résister aux premières contre-attaques
israéliennes jusqu'à l'arrivée de leurs moyens lourds d'appui et
de soutien. Moshé Dayan, ministre israélien de la défense,
considère d'ailleurs lui-même que le canal de Suez et la ligne de
défense attenante constituent
«
le meilleur fossé antichar du monde »
2.




L'obstacle

Le canal de Suez
s'étend sur 175 kilomètres, du nord au sud, utilisant les
dépressions naturelles des lacs Timsah, Ballah et Amers. Il ne
possède donc pas d'écluses. Sa largeur maximale est de 220 mètres
et sa profon­deur moyenne oscille entre 16 et 18 mètres. La
vitesse du courant, qui est de 0,5 mètre par seconde au nord du
Canal, atteint 1,5 mètre par seconde au sud. La direction du courant
change toutes les six heures, en fonction des cycles de marée.
L'amplitude maximale des marées se situe entre soixante centimètres
au nord et deux mètres au sud. La voie d'eau est dou­blée, sur
la rive occidentale, par un petit canal d'eau douce alimentant les
agglomérations bordant ses rives. Celui-ci, situé à environ trois
kilo­mètres en retrait du Canal, irrigue une bande agricole
composée de nom­breuses palmeraies qui permettent aux Égyptiens
de se mettre à couvert plus facilement.


La ligne Bar-Lev
se compose d'une trentaine de fortins israéliens espacés chacun
d'environ cinq kilomètres, adossés au rempart de sable bordant la
rive orientale du Canal. Après la guerre des Six Jours, les
Israé­liens ont en effet entrepris l'érection d'un formidable
rempart de sable compacté, sur presque toute la longueur du Canal,
afin de masquer le déplacement de leurs unités sur la rive
orientale de la voie d'eau. Ce rempart a progressivement été
surélevé pour atteindre en certains endroits une hauteur d'une
vingtaine de mètres, notamment aux points prévisibles de traversée.
Les berges du Canal, minées et recouvertes de barbelés, ne
lais­sent aucun espace de manœuvre le long de la voie d'eau.
Leur pente très raide rend impossible toute ascension par des
blindés, même chenilles.


Chaque fortin de la ligne Bar-Lev est équipé pour l'observation visuelle
et électronique. Des orifices de tir sont aménagés dans toutes les
directions, couvrant ainsi l'ensemble des secteurs d'où pourrait
provenir une attaque ennemie. Des détachements blindés sont chargés
de patrouiller entre les intervalles. La position la plus
septentrionale se trouve en face de Port-Fouad, sur les rives de la
Méditerranée, tandis que la plus méridionale se situe sur un
promontoire appelé Ras Missalah dominant la mer Rouge. Ces fortins
(les Maozim) peuvent
accueillir quel­ques pièces d'artillerie, ainsi qu'un peloton de
chars. Chacun d'entre eux a été conçu pour résister à l'impact
direct d'un obus de 155 millimètres ou d'une bombe de 500
kilogrammes. Pour leur édification, les Israéliens ont utilisé les
rails de l'ancienne voie ferrée Ismaïlia/Gaza pour renforcer leur
structure. Un dispositif particulier permettant de répandre du
liquide enflammé à la surface du Canal, semble en outre avoir été
mis en place sur certains sites '. Des murets, des champs de mines et
des tranchées com­plètent le dispositif, défendant les accès
aux routes principales. Une deuxième série de points d'appui plus
sommaires
(les Taozim) est
implan­tée à une dizaine de kilomètres en retrait de la Ligne,
afin d'abriter les centres de coordination de l'artillerie.


Les différents ouvrages de la Ligne sont reliés entre eux par un
impor­tant réseau routier comprenant trois rocades parallèles :
la première, dénommée route Lexique, borde immédiatement la voie
d'eau et permet d'accéder aux fortins ; la seconde, à une dizaine
de kilomètres plus à l'est, juste derrière la première ligne de
crête, est identifiée sous l'appellation de


dUv.
21 août 1967.



  1. Il existe une controverse sur l'existence même de ce dispositif et sur
    son éventuel caractère opérationnel à la veille de la guerre. La
    position israélienne consiste à nier son existence. Toutefois,
    certains auteurs israéliens, dont Chaïm Herzog, reconnaissent que
    leur armée a testé un tel dispositif, d'autant que les Égyptiens
    en ont observé les essais à de multiples reprises en 1971. En
    fait, il semble que ce dispositif ait été installé sur au moins
    deux sites et que les essais ne s'étant pas avérés concluants,
    leur installation en d'autres endroits ait été aban­donnée.
    Certaines sources israéliennes font état du fait que peu de temps
    avant le début de la guerre, le général Gonen, commandant en chef
    du secteur Sud, aurait décidé la réactivation d'une partie de ce
    dispositif, sous-entendant par là même que la quantité
    d'installations concernées serait bien supérieure à deux. Cette
    allégation a été confirmée par deux ingénieurs israéliens
    affectés à son entretien qui ont été capturés par les Égyptiens
    le 6 octobre!973.

route de l'Artillerie - elle permet en effet à l'artillerie israélienne
de se déployer sur ses positions de tir ; la troisième, enfin,
connue sous le nom de route latérale, est située à une trentaine
de kilomètres à l'est du Canal et permet le basculement des forces
d'un secteur à l'autre du front.


Une planification exemplaire . .

Faire franchir le canal de Suez à cinq divisions d'infanterie et plusieurs
brigades de commandos implique le transfert en trois heures de 32 000
hommes de l'autre côté de la voie d'eau, et d'autant pendant les
douze heures suivantes. Cette traversée, qui doit s'effectuer sous
la couverture d'un épais nuage de fumée artificielle, nécessite
également le passage sur l'autre berge de 1 000 chars et 13 500
véhicules divers. L'ensemble de ces opérations doit être achevé
dans les quinze premières heures suivant le déclenchement des
hostilités.


Chaque division d'infanterie est responsable d'un secteur large de huit
kilomètres et peut compter sur deux ponts lourds, un pont léger et
sept bacs automoteurs. L'infanterie est divisée en trois groupes :
tout d'abord, les fantassins qui effectuent la traversée au moyen de
canots pneumati­ques en douze vagues se succédant à quinze
minutes d'intervalle ; ensuite, ceux qui empruntent à pied les
pontons et les ponts légers ; enfin, ceux qui franchissent le Canal
sur les ponts lourds, à bord de leurs véhicules. Les véhicules
doivent franchir le Canal suivant un ordre de priorité établi en
fonction des missions opérationnelles : d'abord les blindés,
ensuite l'artil­lerie, puis les camions de soutien logistique et
en dernier lieu les véhicules de transport de troupes. La gestion du
trafic routier aux abords du Canal constitue l'un des aspects les
plus délicats de cette opération. Les routes d'approche
transversales sont indiquées par des panneaux de signalisa­tion,
mis en place juste après le déclenchement des hostilités par les
trou­pes de circulation militaire. De l'autre côté du Canal,
des voies de déga­gement sont prévues en face de chaque route
d'approche. Elles portent le même code et la même couleur
d'identification que celles-ci. Un numéro est également donné à
chaque embarcation. Ce numéro doit être reporté sur des panneaux
fluorescents, placés aux points d'embarquement et de débarquement
déterminés à l'avance, et entre lesquels l'embarcation doit
effectuer ses rotations.


Cette planification requiert une attention toute particulière dans le
domaine des transmissions. Cinq cents officiers et mille hommes de
troupe, équipés de 500 appareils de radio, de 200 téléphones de
campagne et d'un important réseau téléphonique de plus de 800
kilomètres de câbles, sont chargés d'assurer l'ensemble des
transmissions dans la zone du Canal, et cela pendant toute la durée
des opérations. Les stations de guerre électronique et de
brouillage jouent également un rôle indispen­sable. Ce réseau
fortement centralisé, allonge cependant sensiblement les délais de
réaction sur le terrain. Seul l'état-major peut modifier les
horaires, les routes et les points de traversée en cas de besoin.


Le génie à l'honneur


L'attaque frontale à travers le canal de Suez constitue avant tout un problème
de franchissement. Le plan de bataille égyptien exige donc un effort
considérable de la part des sapeurs. Ceux-ci doivent en effet :


- aménager les voies d'accès au Canal ;

- ouvrir 80 brèches à travers le rempart de sable pour permettre le
pas­sage des véhicules ;


-construire 15 ponts flottants pour le franchissement des chars, des
blindés et de l'équipement lourd ;


-armer 35 bacs automoteurs et 720 canots pneumatiques pour l'assaut
initial.


Toutes ces tâches doivent être entreprises simultanément et menées à
bien dans les délais les plus brefs, les brèches devant
impérativement être ouvertes dans un délai de cinq heures après
le déclenchement des hostilités ; les bacs doivent être mis en
œuvre dans la foulée et les ponts doivent être opérationnels dans
les deux heures suivantes, afin de permet­tre le transfert d'une
quantité suffisante de chars, de moyens antichars et de moyens
d'appui avant l'aube du deuxième jour.


Pour faire face à un tel défi, les troupes du génie s'avèrent
insuffisam­ment nombreuses et passablement sous-entraînées. En
un peu plus de deux ans, l'état-major égyptien crée donc quarante
bataillons de génie, dont cer­tains spécialisés dans la mise
en œuvre d'un seul type de matériel. Un pro­gramme
d'entraînement rigoureux est mis en place. Là encore, la
spécia­lisation s'avère la règle. Des répliques des positions
fortifiées israéliennes sont reproduites sur certains confluents du
Nil. Un ouvrage reproduisant une section du Canal est même construit
en plein désert pour étalonner la durée d'une traversée ou celle
d'une mise en place d'un pont flottant. L'île de Ballah, sous
contrôle égyptien, sépare sur huit kilomètres le canal de Suez en
deux voies d'eau distinctes, entre Kantara et Ismaïlia. Elle
cons­titue un inépuisable champ de manœuvre pour le génie et
les troupes d'assaut de l'armée égyptienne. Toutes ces mesures
permettent ainsi aux sapeurs de s'entraîner efficacement en grandeur
réelle, notamment à l'école de pontage d'El Fayoun, sur le Nil. À
la veille de la guerre, le corps du génie regroupe 15 000 sapeurs
répartis en quatre-vingts unités. Le général Ali Mohammed,
commandant les troupes du génie, peut assurer à ses supérieurs que
ses hommes ont chacun répété plusieurs centaines de fois leur
tâche, y compris de nuit et dans les conditions les plus difficiles.


Durant les mois qui précèdent le déclenchement des hostilités, le génie
égyptien fournit également un important travail de construction sur
la rive occidentale du canal de Suez, aménageant de nombreuses
routes et voies d'accès vers celui-ci, créant un véritable réseau
de pistes facilitant le mou­vement des troupes, renforçant le
remblai de sable et de terre mis en place au niveau de ses berges,
mettant en place de nombreux sites de lancement de missiles
antiaériens, bâtissant plusieurs centaines d'abris destinés à
protéger les avions de combat sur les aérodromes et allongeant les
pistes de ces derniers. Les sapeurs égyptiens aménagent également
une soixan­taine de rampes d'accès vers le Canal, réparties
régulièrement sur l'ensemble de sa longueur pour ne pas laisser
présumer des lieux de tra­versée retenus. Ils réalisent enfin
trente pyramides de terre compactée d'une vingtaine de mètres de
hauteur, du sommet desquelles les blindés égyptiens peuvent tirer
par-dessus le remblai israélien.


Le problème fondamental demeure cependant celui de l'ouverture des
brèches dans le rempart israélien. Pour chacune d'entre elles, le
génie doit déblayer environ 1 500 mètres cubes de sable. Or, en
ayant recours à des explosifs, il n'est pas possible de faire sauter
plus de 300 mètres cubes de sable, vu la texture friable du rempart,
laissant ainsi 1 200 mètres cubes à déblayer à la pelle ou à
l'aide des bulldozers qui parviendraient à traverser le Canal. Cette
solution retarderait l'ouverture des ponts de plus de quatre heures,
par rapport à l'horaire prévu. Il apparaît donc indispensable de
trouver une autre solution. Plus de trois cents expériences sont
menées, utilisant toutes sortes d'explosifs, de roquettes, de mines,
voire même de bombes lourdes pour avion. Aucune d'entre elles ne
s'avère réellement concluante.


La solution est finalement trouvée par un officier du génie ayant
parti­cipé à la construction du barrage d'Assouan. Celui-ci
propose d'attaquer le rempart israélien avec de puissants canons à
eau, pompant le liquide directement dans le Canal. Cette méthode
avait fait ses preuves lors de la construction du barrage. De
nombreux essais sont menés et démontrent rapidement qu'un mètre
cube de sable peut être déplacé avec un mètre cube d'eau. En
combinant le feu croisé de cinq canons à eau, il devient possible
d'ouvrir une brèche en deux fois moins de temps, c'est-à-dire en
trois heures environ 1. Le rempart est ainsi transformé
progressivement en torrents de boue qui s'écoulent dans le Canal.
Cette méthode présente l'avantage, en outre, de n'immobiliser que
quelques centaines de sapeurs pour cette tâche.



  1. Le chef d'escadrons Gérard Chapuis, observateur des Nations unies sur
    le Canal à cette époque et auteur d'un mémoire sur la guerre du
    Kippour déposé à la bibliothèque de l'École militaire, estime
    «
    qu'il se pourrait que la véritable surprise du Kippour dans le
    secteur du Canal ait été l'entrée en action de ces canons à eau.
    Si les Israéliens avaient connu leurs possibilités, le rempart de
    la ligne Bar-Lev n 'aurait jamais exercé sur eux l'influence
    exagérément sécurisante qui fut la sienne. »
    :

La recherche d'un équipement adapté

Pour pallier les difficultés suscitées par la traversée, les autorités
mili­taires égyptiennes acquièrent des équipements adaptés,
en ayant souvent recours à du matériel civil produit par des
sociétés étrangères. Elles achè­tent ainsi 300 canons à eau
à des entreprises britanniques et 150 autres, plus puissants, à des
sociétés allemandes. Elles tentent également de se procurer des
aéroglisseurs, moyen idéal pour faire franchir le Canal à du
matériel lourd. Ce projet n'aboutit cependant pas, son coût étant
jugé excessif. Une autre commande originale concerne l'achat de 12
000 roues de motocyclettes Vespa auprès de fabricants de cycles
italiens. Ces roues permettent la fabrication, par le service du
matériel de l'armée égyp­tienne, de 3 000 petites charrettes
tirées par deux soldats et transportant chacune 150 kilogrammes de
charge, sur une distance de trois ou quatre kilomètres. Ces
charrettes renforcent substantiellement les capacités de
l'infanterie d'assaut, lui permettant de transporter les moyens
d'appui légers et les munitions dont celle-ci a besoin pendant les
premières heures du combat
l.
Trente-six kilomètres d'échelles de corde destinées à facili­ter
l'escalade rapide du rempart israélien sont également commandés.
La section d'assemblage de chacun des éléments de pontage est enfin
modi­fiée en vue de rendre compatible l'assemblage des éléments
les uns entre les autres. Il suffit ainsi de remplacer la section
endommagée d'un pont par une autre section, pour rendre celui-ci de
nouveau opérationnel.


L'équipement du fantassin fait, lui aussi, l'objet de soins attentifs. Le service
de l'intendance met au point un modèle de gilet de combat bien
adapté, faisant également office de veste pare-éclats. Il crée
également cinq types de sac de campagne différents, destinés à
faciliter le transport de l'équipement léger indispensable à
chaque catégorie de fantassins. Afin d'accroître leur résistance
dans le désert, il fabrique des gourdes con­tenant un litre
d'eau de plus que les anciens modèles. Cet effort d'équipe­ment
porte également sur du matériel très perfectionné, comme les
lunet­tes infrarouges pour le combat de nuit, mais aussi sur du
matériel très simple, comme les lunettes de soudeur qui atténuent
l'effet aveuglant des projecteurs au xénon utilisés par l'armée
israélienne. Sur le plan de l'armement, enfin, les fantassins des
premières vagues d'assaut sont abondamment pourvus en grenades, en
lance-roquettes antichars RPG-7, en missiles antiaériens portatifs
Strella, ainsi qu'en missiles antichars Sagger transportés dans de
petites valises. Afin d'augmenter la puissance de feu des premières
vagues d'assaut, de nombreux missiles sont prélevés sur les
dotations des unités de seconde ligne.



  1. Selon Saad el-Shazli (op.
    cit.
    p. 51-52) les troupes d'assaut égyptiennes ont tiré 2 240 charrettes
    qui leur ont permis de transporter 336 tonnes de matériel de
    guerre, remplaçant ainsi plus de 22 000 porteurs.


dernier litige avec son homologue syrien. Dans le même temps, les
sous-marins et les destroyers égyptiens rejoignent leurs zones de
patrouille.


La nuit précédant l'offensive arabe, des équipes spécialisées de
nageurs de combat égyptiens neutralisent les ouvertures des conduits
des installa­tions israéliennes destinées à répandre du
liquide enflammé à la surface du canal de Suez. Le 6 octobre 1973 à
6 heures du matin, la machine de guerre est lancée. Elle ne peut
plus être arrêtée. Les derniers ordres sont donnés. Sur le front
égyptien, les sapeurs diminuent le débit du petit canal d'eau
douce, faisant baisser son niveau afin de permettre aux véhicules de
le fran­chir sur des gués préaménagés, évitant par là même
que ses abords ne soient inondés à la suite de ruptures de digues
qui seraient provoquées par les bombardements israéliens. À midi,
les pilotes reçoivent l'assignation de leurs objectifs. À 13 h 30,
le président Sadate, accompagné de son ministre de la guerre,
s'installe au centre n° 10. À 13 h 35, il active les unités de
défense civile et les place dans une posture d'alerte maximale. À
13 h 40, l'ensemble du trafic aérien et maritime civil est
discrètement stoppé. Dans tous les états-majors, les cartes de
manœuvre sont remplacées par les véri­tables cartes sorties
des coffres-forts. Les avions de combat de la première vague
d'assaut se tiennent prêts à décoller. À 13 h 55, le
Proche-Orient retient son souffle. À 14 heures, l'orage éclate.


Dernière édition par Zoubir8 le Jeu 12 Juil - 21:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeJeu 12 Juil - 21:20

Merci pour le partage ZoubirLa Guerre du Kippour 3603028494
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeJeu 12 Juil - 23:26

(extraits)

Le déclenchement de l'offensive arabe




Citation :

Lorsque vous rencontrerez l'ennemi, soyez endurants et sachez que le paradis
est à l'ombre des sabres »


Al-Bokhari

L'offensive conjointe lancée par les armées arabes débute par une série de
raids aériens et par des tirs de barrage d'une intensité
exceptionnelle destinés à ébranler les défenseurs israéliens.
L'armée égyptienne traverse le canal de Suez et entame la conquête
de la ligne Bar-Lev, bousculant les formations blindées israéliennes
déployées près du Canal. Elle effectue simultanément une série
d'actions en profondeur destinée à retarder l'arri­vée des
renforts adverses. Prudents, les Égyptiens consolident ensuite leurs
têtes de pont, se retranchent, puis attendent la contre-attaque
israé­lienne. Parallèlement, leurs fantassins achèvent de
réduire les fortins israéliens. De son côté, l'armée syrienne
franchit la ligne Pourpre, traver­sant le fossé antichar qui lui
barre l'accès du plateau du Golan en trois endroits. Elle perce
alors les lignes ennemies, menaçant le centre de gra­vité du
dispositif israélien. Alors qu'elle détient indubitablement
l'avan­tage, elle stoppe inexplicablement sa progression à
quelques heures de l'effondrement prévisible de son adversaire.





L'attaque égyptienne dans le Sinaï




À
14 heures précises, plus de deux cents appareils de combat
égyp­tiens survolent le canal de Suez et se dirigent vers leurs
objectifs situés dans le Sinaï, donnant ainsi le signal de
l'attaque générale. Cinq minutes plus tard, les 1 850 bouches à
feu du général el Mahi, commandant l'artil­lerie égyptienne,
déclenchent un formidable tir de barrage contre la rive orientale du
Canal, pilonnant sans relâche les fortins de la ligne Bar-Lev, de
même que les concentrations d'artillerie et de blindés israéliens
sta­tionnées près du front. À 14 heures 20, les chars et les
canons sans recul gagnent leur position de combat au sommet des
rampes égyptiennes qui bordent le Canal et joignent leur feu au tir
de barrage qui dure 53 minutes, au cours desquelles plus de 100000
obus s'abattent sur les positions israéliennes. Plusieurs missiles
balistiques sol-sol Frog sont tirés sur Bir-Gifgafa, Romani, Tasa et
Um Kushéïba par la 64
e
brigade d'artillerie égyptienne. Des bombardiers lourds Tu-16
larguent leurs missiles air-sol AS-5 Kelt sur ces mêmes objectifs.





L'assaut initial




À
14 heures 20, alors que des haut-parleurs placés en bordure du Canal
diffusent sans interruption le cri de guerre des combattants de
l'Islam -Dieu est grand !
(Allah-ou
Akbar !)
'
- et que des générateurs de fumée répandent un épais brouillard
artificiel au-dessus de la voie d'eau, la première vague d'assaut
composée de 4 000 commandos égyptiens entame une traversée
décisive.


Les
canots se dirigent vers des zones situées entre les fortins et les
points d'appui de la ligne Bar-Lev, afin d'être le moins exposés
aux tirs ennemis. Dès qu'ils atteignent la berge, les commandos
débarquent et dressent des échelles de cordes sur les parois
abruptes du rempart de sable israélien pour faciliter l'escalade des
vagues d'assaut successives. Les premières bannières égyptiennes
sont déployées au sommet de la rive orientale aux alentours de 14
heures 30. Les commandos de cette pre­mière vague se ruent alors
vers l'intérieur de la péninsule, afin de dresser des embuscades
antichars destinées à repousser les premières contre-atta­ques
blindées israéliennes. La noria des vagues d'assaut se poursuit
toutes les quinze minutes, et ce pendant trois heures. La traversée
du canal de Suez s'exécute conformément aux plans préétablis,
sans anicroches majeures. Peu après 16 heures, la huitième vague à
pris pied sur la berge orientale. Dès 18 heures, 32 000 hommes
répartis en dix brigades d'infan­terie, huit bataillons de
commandos et cinq bataillons antichars sont désormais déployés
face aux Israéliens. Chaque brigade contrôle alors une tête de
pont semi-circulaire s'étendant sur trois kilomètres à
l'inté­rieur de la péninsule du Sinaï.





Entre
temps, des détachements de sapeurs transfèrent leurs pompes à eau
et leurs charges de démolition sur la rive orientale du Canal. Ils
s'acti­vent entre les points de traversée, afin de ne pas être
gênés dans leur tâche par le mouvement des vagues d'assaut
successives. Ils entament alors l'ouverture des brèches dans le
rempart de sable. Simultanément, dix bataillons du génie assemblent
les sections des ponts flottants, pendant que d'autres unités de
sapeurs mettent en œuvre une trentaine de bacs automoteurs GSP. À
partir de 18 heures, les véhicules se rassemblent près de leurs
zones de franchissement, en fonction de leur ordre de priorité de
passage sur les ponts. À 18 heures 30, la première brèche est
ouverte. Deux heures plus tard, le premier pont est opérationnel.
Les flots de véhi­cules commencent à se répandre sur la rive
orientale, pendant que l'infan­terie élargit les têtes de pont.
Chaque tête de pont s'étend désormais sur huit kilomètres de
large et sur cinq kilomètres de profondeur. De nom­breux
bataillons d'infanterie, renforcés par des détachements antichars,
prennent position entre les têtes de pont, occupant ainsi la plus
grande par­tie de la rive orientale du Canal. Pendant les deux
heures suivantes, les troupes du génie, commandées par le général
Jamal Ali, ouvrent 60 brè­ches, déblayent 95 000 mètres cubes
de sable et assemblent neuf ponts flottants sur douze. Trois ponts
supplémentaires sont maintenus en réserve pour pallier aux
destructions éventuelles des ponts déjà installés. Peu après
minuit, l'ensemble des ponts de la seconde armée est en mesure de
fonctionner à plein rendement. Parmi les premiers véhicules blindés
à franchir le Canal se trouvent les BRDM-2 antichars et les chars
démineurs PT-54 chargés d'ouvrir des voies de pénétration dans
les abords immé­diats des points de traversée. Dans le secteur
de la troisième armée, la construction des trois ponts lourds
dévolus aux 7
e
et 19
e
divisions d'infan­terie rencontre quelques difficultés. Les
sapeurs égyptiens ont en effet plus de mal à ouvrir des brèches
dans ce secteur où le rempart israélien est plus compact. Les ponts
ne commencent à être mis en service qu'à partir du lendemain
matin, après que le commandant des troupes du génie fut venu
superviser lui-même la poursuite des travaux *. La mise en service
du dernier d'entre eux ne survient en définitive que le
surlendemain.


Dès
qu'ils franchissent le rempart de sable bordant la rive orientale du
Canal, les commandos et les fantassins égyptiens se répandent
derrière la ligne Bar-Lev, laissant l'artillerie ébranler la
combativité des garnisons israéliennes. À 15 heures, le tir de
barrage cesse, cédant la place à des duels d'artillerie
sporadiques. Les Égyptiens investissent alors plusieurs



  1. Le
    général Ahmed Hamdi, responsable de la construction des ponts dans
    la zone de la troisième armée, est tué durant la nuit lors d'un
    bombardement israé­lien, alors qu'il participait à la
    réparation d'un élément de pont endommagé par F aviation
    ennemie.





fortins
inoccupés. Le premier poste à tomber ainsi entre leurs mains est
celui de Kantara-Est. Durant la nuit du 6 au 7 octobre, les soldats
égyp­tiens se répandent dans les sables du Sinaï, isolant
totalement les garni­sons israéliennes.






L'attaque
égyptienne sur le front Sud
(6-7
octobre 1973)





Si
la majeure partie des opérations reste circonscrite dans les abords
immédiats du canal de Suez, l'état-major égyptien n'en réalise
pas moins quelques actions en profondeur destinées à désorganiser
les arrières enne­mis. À 14 heures 15, la 130
e
brigade mécanisée amphibie, stationnée à Kabrit et commandée par
le général Shaliman, franchit le lac Amer en son endroit le plus
étroit '. Sitôt parvenue sur l'autre berge, elle fonce vers les
cols stratégiques de Giddi et de Mitla. Le but de ce raid consiste à
prendre le contrôle de ces deux cols, même de manière momentanée,
afin de retar­der le plus possible l'arrivée des renforts
israéliens qui doivent y transiter. De là, les blindés égyptiens
peuvent menacer le centre de commandement israélien avancé d'Um
Kushéïba. Des cols, la 130
e
brigade doit ensuite mener des actions de désorganisation sur les
arrières de l'adversaire, en attaquant notamment les aérodromes de
Bir Gifgafa et Bir el Thamada. Elle arrive en vue du col de Giddi
vers 16 heures, au moment même où les éléments de tête de la
401
e
brigade blindée israélienne, commandée par le colonel Dan Shomron,
franchissent le col en provenance de leur zone de concentration
située près du mémorial Parker, en retrait de la ligne des cols
2.
Un bref échange de tir se solde par la destruction d'une vingtaine
de blindés légers égyptiens, ces derniers ne pouvant rivaliser
avec les M-60 israéliens. Le commandant de la 130
e
brigade ordonne alors un repli salvateur avant d'être empêtré dans
une bataille perdue d'avance. L'une de ses compagnies semble
cependant n'avoir pas reçu cet ordre et met le cap sur la passe de
Mitla, qu'elle parvient à franchir pendant la nuit. À l'aube du
lendemain, cette petite unité, éclatée en pelotons, effectue un
raid dans la région de Bir Gifgafa. Elle attaque des convois de
véhicules et tire, peu après 10 heures, quelques obus sur
l'aérodrome de Bir el Tha­mada. Elle parvient à regagner ses
lignes durant la nuit suivante, en pas­sant par la passe d'el
Sudr, située plus au sud et contrôlée par des groupes de commandos
égyptiens héliportés.


Dès
le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens
Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les
arrières ennemis. Ceux-ci se regroupent aux alentours de Balouza, de
Tasa, de la passe d'el Sudr et des champs pétrolifères d'Abou
Rudeï's et d'el-Tor. Durant la nuit, des renforts en commandos
provenant des 140
e,
150
e
et


1.
La 130
e
brigade, composée d'une trentaine de chars PT-76 et d'une
soixan­taine de VBTT ne peut en effet franchir le Canal qu'au
niveau des lacs Amers ou au niveau du lac Timsah, la configuration
des berges du Canal empêchant ailleurs tout franchissement de
véhicules blindés amphibies.


2.
La 401
e
brigade a reçu l'ordre de rejoindre le front au plus vite, dès que
les premiers rapports concernant l'ampleur de l'attaque égyptienne
sont parvenus au quartier général du front Sud. Sa mission
consistait également à contrôler les cols de Giddi et de Mitla, en
vue d'empêcher une attaque directe sur le QG d'Um Kus­héïba,
situé en surplomb du col de Giddi. La brigade, scindée en deux, a
donc fait mouvement à travers ces deux cols. C'est par hasard que
l'une des deux forma­tions est entrée en contact avec les
Égyptiens aux abords du col de Giddi. Ce raid manqué a constitué
le seul échec égyptien notable durant cette première phase de la
guerre.
Kabrit
et commandée par le général Shaliman, franchit le lac Amer en son
endroit le plus étroit '. Sitôt parvenue sur l'autre berge, elle
fonce vers les cols stratégiques de Giddi et de Mitla. Le but de ce
raid consiste à prendre le contrôle de ces deux cols, même de
manière momentanée, afin de retar­der le plus possible
l'arrivée des renforts israéliens qui doivent y transiter. De là,
les blindés égyptiens peuvent menacer le centre de commandement
israélien avancé d'Um Kushéïba. Des cols, la 130
e
brigade doit ensuite mener des actions de désorganisation sur les
arrières de l'adversaire, en attaquant notamment les aérodromes de
Bir Gifgafa et Bir el Thamada. Elle arrive en vue du col de Giddi
vers 16 heures, au moment même où les éléments de tête de la
401
e
brigade blindée israélienne, commandée par le colonel Dan Shomron,
franchissent le col en provenance de leur zone de concentration
située près du mémorial Parker, en retrait de la ligne des cols
2.
Un bref échange de tir se solde par la destruction d'une vingtaine
de blindés légers égyptiens, ces derniers ne pouvant rivaliser
avec les M-60 israéliens. Le commandant de la 130
e
brigade ordonne alors un repli salvateur avant d'être empêtré dans
une bataille perdue d'avance. L'une de ses compagnies semble
cependant n'avoir pas reçu cet ordre et met le cap sur la passe de
Mitla, qu'elle parvient à franchir pendant la nuit. À l'aube du
lendemain, cette petite unité, éclatée en pelotons, effectue un
raid dans la région de Bir Gifgafa. Elle attaque des convois de
véhicules et tire, peu après 10 heures, quelques obus sur
l'aérodrome de Bir el Tha­mada. Elle parvient à regagner ses
lignes durant la nuit suivante, en pas­sant par la passe d'el
Sudr, située plus au sud et contrôlée par des groupes de commandos
égyptiens héliportés.


Dès
le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens
Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les
arrières ennemis. Ceux-ci se regroupent aux alentours de Balouza, de
Tasa, de la passe d'el Sudr et des champs pétrolifères d'Abou
Rudeï's et d'el-Tor. Durant la nuit, des renforts en commandos
provenant des 140
e,
150
e
et


1.
La 130
e
brigade, composée d'une trentaine de chars PT-76 et d'une
soixan­taine de VBTT ne peut en effet franchir le Canal qu'au
niveau des lacs Amers ou au niveau du lac Timsah, la configuration
des berges du Canal empêchant ailleurs tout franchissement de
véhicules blindés amphibies.


2.
La 401
e
brigade a reçu l'ordre de rejoindre le front au plus vite, dès que
les premiers rapports concernant l'ampleur de l'attaque égyptienne
sont parvenus au quartier général du front Sud. Sa mission
consistait également à contrôler les cols de Giddi et de Mitla, en
vue d'empêcher une attaque directe sur le QG d'Um Kus­héïba,
situé en surplomb du col de Giddi. La brigade, scindée en deux, a
donc fait mouvement à travers ces deux cols. C'est par hasard que
l'une des deux forma­tions est entrée en contact avec les
Égyptiens aux abords du col de Giddi. Ce raid manqué a constitué
le seul échec égyptien notable durant cette première phase de la
guerre.









160e
brigades parachutistes, sont héliportés près de ces sites, portant
à cinq le nombre total de bataillons engagés dans cette opération
destinée à désorganiser les arrières immédiats de l'adversaire.
Environ 1 700 com­mandos multiplient les embuscades à rencontre
des premiers convois de réservistes, entretenant la confusion au
sein de l'état-major israélien. À 1 heure du matin, le 7 octobre,
un détachement parvient même à mettre le feu à une partie des
installations pétrolières d'Abou Rudeïs. En début de matinée,
les éléments de tête de la 217
e
brigade israélienne de réserve tombent dans une embuscade près de
Romani, qui leur coûte trois chars et leur fait perdre plusieurs
heures '. Les commandos égyptiens sont en passe de bloquer la route
côtière menant du Canal à Sharm el-Sheikh.


Pour
les Israéliens, l'activisme des commandos égyptiens est inat­tendu.
Il entraîne l'héliportage d'urgence de la 35
e
brigade parachutiste, stationnée dans le Neguev, vers la côte
occidentale de la péninsule du Sinaï. Cette unité d'élite est
disséminée en bordure de la mer Rouge sur un front de plus de 150
kilomètres de long. Elle manque cruellement au com­mandant du
front Sud pour tenter de colmater les brèches le long du Canal. Dès
l'aube, les parachutistes israéliens, renforcés par plusieurs
unités de reconnaissance, entament une chasse à l'homme destinée à
neu­traliser le maximum de commandos ennemis. À la tombée de la
nuit, l'état-major égyptien tente d'envoyer de nouveaux renforts à
ses forma­tions isolées de commandos, fortement étrillées
durant la journée. Vingt-cinq hélicoptères Mi-8 s'envolent vers le
front. Ceux-ci sont repérés par la chasse israélienne qui en abat
une dizaine, provoquant la mort d'environ 300 parachutistes.


Pendant
toute la guerre, les Israéliens n'ont réussi à neutraliser que les
deux tiers de ces commandos égyptiens : 750 ont été tués ou
blessés et 330 autres capturés
2.
Le dernier tiers, retranché dans la passe d'el-Sudr, est parvenu à
résister pendant 16 jours, les Israéliens n'ayant ni les moyens de
les en déloger, ni vraiment d'intérêt majeur à le faire. Durant
la nuit du 22 au 23 octobre, les commandos survivants reçoivent
l'ordre de décrocher et de rejoindre leurs lignes par leurs propres
moyens. En définitive, si l'ensemble de ces actions en profondeur
n'a pas véritable­ment handicapé l'effort de guerre israélien,
un sentiment d'insécurité s'est néanmoins répandu parmi les
unités de l'arrière, justifiant la création d'un commandement
spécial, le district Sud-Sinaï, qui a immobilisé une brigade
d'élite et plusieurs bataillons mécanisés pendant toute la durée


1.
Abraham Adan,
On
thé Banks ofthe Suez,
Arms
and Armour Press, Lon­dres, 1980, p. 35-38 ; cet ouvrage est le
plus précis pour l'ensemble des événe­ments militaires
survenus sur le front Sud.


2.
Estimation d'Eliezer Cohen,
Israël's
Best Défense, thé full Story of thé Israeli Air Force,
Orion
Books, New York, 1993, p. 342.


1.
Trevor Dupuy,
op.
cit.
p. 418.







jusqu'à
une distance de huit kilomètres du Canal. Conjointement, au sein de
chacune des deux armées, les divisions d'infanterie, qui disposent
désormais de l'ensemble de leurs moyens d'appui, s'emploient à
élargir leurs têtes de pont pour rétrécir l'espace de 15
kilomètres qui les séparait au moment de l'assaut initial. À la
fin de la journée, les divisions ont réa­lisé leur jonction et
la présence égyptienne sur la rive orientale s'articule autour de
deux vastes têtes de pont, correspondant aux secteurs des deux
armées, disposées de part et d'autre des lacs Amers. La ligne de
front pénètre sur une dizaine de kilomètres de profondeur,
contrôlant plusieurs segments de la route de l'Artillerie, axe
stratégique vital pour les Israé­liens. La progression n'est
toutefois pas régulière. En plusieurs endroits, ces têtes de ponts
s'avèrent dangereusement étroites, comme dans les sec­teurs du
Déversoir et de Firdan. Durant cette journée, l'état-major
égyp­tien focalise son attention sur l'organisation de
l'intendance. Le ravitaille­ment s'effectue avec une certaine
confusion. Le chef de l'état-major général reconnaît
implicitement que de nombreuses unités ne peuvent alors être
ravitaillées '. ,-,;,.
,.
Dans
le même temps, les unités égyptiennes ne cessent de repousser des
contre-attaques israéliennes de faible envergure. S'attendant à une
contre-attaque générale pour le lundi 8 ou le mardi 9 octobre,
l'état-major égyptien décide de stopper la progression de ses
troupes, afin que celles-ci puissent disposer du temps matériel
nécessaire pour se retrancher et affermir leurs positions. Le
général Shazli évoque la perspective de cette contre-attaque de la
manière suivante :
«
Pour les deux parties, dimanche serait le jour de la préparation de
cette grande bataille. Le succès même de nos opérations de
déception avait fourni à l'ennemi un certain avan­tage. Le
bénéfice principal pour lui était que le déploiement de nos
forces lui était maintenant entièrement révélé (...) L'ennemi
pouvait ainsi plani­fier sa contre-attaque, en toute connaissance
de cause. »
2






La
réduction de la ligne Bar-Lev





Dès
les premières heures du conflit, des détachements de fantassins et
de commandos égyptiens tentent de prendre d'assaut les dix-sept
fortins de la ligne Bar-Lev occupés par les 436 soldats israéliens
de la 116
e
bri­gade d'infanterie de réserve de Jérusalem et par plusieurs
dizaines d'appelés du
Nahal.
Les
soldats égyptiens arrivent au contact des points d'appui, tirent de
brèves rafales, se déplacent rapidement dans les tran­chées et
terminent leur assaut à la grenade, voire au lance-flammes. Les
garnisons opposent une résistance acharnée. Dans plusieurs cas, les
com­bats sont féroces et se terminent par de véritables corps à
corps. À l'aube


1.
Saad el Shazli,
op.
cit.
p.
186 et 187.


2.
Ibid.




du
7 octobre, huit fortins sont capturés (Orkal, Lahtzanit, Drora,
Ktouba, Mifreket, Lakekan, Zidon et Litouf). À 10 heures,
l'état-major israélien autorise les garnisons isolées à évacuer
leurs positions, ou, le cas échéant,
j.
se
rendre. Quatre fortins sont ainsi évacués et deux autres contraints
à la reddition pendant les 48 heures suivantes (Hizayon, Pourkan,
Matzmed, Botzer, Mafzeah et Nissan). Parmi les survivants qui tentent
de rejoindre les lignes israéliennes, nombreux sont ceux qui sont
capturés par les Égyptiens. Durant la nuit du 7 au 8 octobre, le
général israélien Ariel Sha-ron. commandant la 143
e
division blindée de réserve, planifie une opéra­tion de
secours mettant en œuvre l'une de ses brigades, afin de permettre
l'évacuation des fortins situés dans son secteur. Cette opération
n'est cependant pas avalisée par ses supérieurs, ceux-ci l'estimant
trop risquée au regard de son enjeu limité '.


Le
9 octobre, en début d'après-midi, les Égyptiens capturent le
fortin dominant Ras Missalah, verrouillant ainsi leur dispositif au
sud. Seuls deux fortins restent encore aux mains des Israéliens. Le
premier, identifié sous le nom de code Masrek, est situé à Port
Tewfik, en face de Suez, sur une presqu'île reliée à la terre par
une bande de terre de six mètres de large. Sa garnison, commandée
par le lieutenant Shlomo Ardinest, est composée de 42 hommes.
Celle-ci endure des tirs de barrage incessants et tient tête pendant
une semaine aux assauts répétés des commandos égyp­tiens. Ce
n'est que le 13 octobre à midi qu'elle se rend, sous le contrôle de
représentants de la Croix-Rouge. Il ne lui reste plus alors qu'une
poignée de combattants valides.


Le
second fortin, connu sous la dénomination de Budapest, est situé à
l'extrême nord de la ligne Bar-Lev, en bordure de la Méditerranée,
à une dizaine de kilomètres de la position retranchée égyptienne
de Port-Fouad. Commandée par le capitaine Motti Ashkenazi
2,
sa garnison ne compte que 18 hommes. Dès le déclenchement des
hostilités, celle-ci doit faire face à l'attaque d'une colonne
d'une trentaine de blindés et de plusieurs Jeep équipées de canons
sans-recul. La garnison parvient à repousser l'assaut en infligeant
à l'adversaire de lourdes pertes : une cinquantaine de


1.
Ariel Sharon,
Mémoires,
Stock,
1990, p. 350 à 357 ; c'est à cette occasion que le général Sharon
entre en conflit pour la première fois de la guerre avec ses
supérieurs, notamment avec le général Shmuel Gonen, commandant du
front Sud. À partir de ce moment, les deux hommes ne vont plus
cesser de s'opposer, entretenant une véritable crise de commandement
qui aura un impact important sur le déroulement des opérations.


2.
Après la guerre, Motti Ashkenazi deviendra l'un des plus virulents
porte-parole du mouvement de protestation tendant à mettre en cause
la responsabilité du ministre de la défense Moshé Dayan et à
réclamer sa démission ; Jacques Derogy,
op.
cit.
p.
25 et 26 ; Moshé Dayan exerce de son côté son droit de réponse
dans son autobiographie,
op.
cit.
p.
572 et 573.








soldats,
7 chars et 8 blindés légers. Simultanément, un commando amphi­bie
venu de Port-Fouad débarque à un kilomètre et demi à l'est du
fortin, l'isolant complètement. Les tentatives israéliennes pour
rétablir le lien avec celui-ci échouent. La garnison, bien que
harassée par de fréquents bombardements d'artillerie et d'aviation,
repousse plusieurs attaques ennemies. Finalement, durant la nuit du 9
au 10 octobre, sous la pression croissante des contre-attaques
israéliennes menées par des colonnes de secours, les commandos
égyptiens sont obligés de décrocher, rejoignant Port-Fouad avec
leurs canots à moteur. Dans la matinée du 10 octobre, les
Israéliens parviennent à désenclaver Budapest. Ils sont néanmoins
obligés d'affecter une précieuse brigade mécanisée dans cette
zone pour assurer le contrôle effectif de cette partie
septentrionale du front. Budapest constitue en définitive le seul
fortin de la ligne Bar-Lev a ne pas avoir été capturé par les
Égyptiens.


Trois
jours après le déclenchement de l'offensive, l'état-major général
égyptien peut s'estimer comblé. Ses pertes ont été minimes et
l'essentiel de ses objectifs a été atteint : une solide tête de
pont a été établie le long de la rive orientale du Canal, la ligne
Bar-Lev a été réduite et de lourdes pertes ont été infligées à
l'adversaire. Durant l'assaut, les Égyptiens ne se sont heurtés
qu'à une opposition sporadique. Ils ne déplorent la perte que de
208 soldats tués, alors même que l'état-major égyptien
s'attendait à subir des pertes avoisinant les 10 000 tués et les 15
000 blessés. Le géné­ral Shazli n'hésite pas à qualifier la
traversée de
«
succès total
»
^ II peut donc envisager la suite des opérations avec sérénité.


Dernière édition par Zoubir8 le Mar 25 Sep - 7:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeJeu 12 Juil - 23:53

+1 zoubir merci
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeVen 13 Juil - 0:07

yak a écrit:
+1 zoubir merci

Dommage qu'il soit difficile de faire une belle mise en page comme avec word.
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeMar 25 Sep - 7:58

Félicitation à l'armée egyptienne pour avoir brisé la ligne Bar-Lev.
Bravo à ces héros.
Bravo aux stratèges égyptiens et au corps du génie.
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeMar 25 Sep - 8:52

oui bravo a tous ces héros qui ont montré leur bravoure et honte a tous qui ont transformé cette victoire on une débâcle affreuse sur les deux fronts
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Zoubir8
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeMar 25 Sep - 9:01

"Dès le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les arrières ennemis." écrit Razoux.

Cet épisode illustre les qualités des stratéges de l'Etat Major égyptien.
L'attaque égyptienne sur le front Sud (6-7
octobre 1973)



Si la majeure partie des opérations reste circonscrite dans les abords
immédiats du canal de Suez, l'état-major égyptien n'en réalise
pas moins quelques actions en profondeur destinées à désorganiser
les arrières enne­mis. À 14 heures 15, la 130
e
brigade mécanisée amphibie, stationnée à Kabrit et commandée par
le général Shaliman, franchit le lac Amer en son endroit le plus
étroit '. Sitôt parvenue sur l'autre berge, elle fonce vers les
cols stratégiques de Giddi et de Mitla. Le but de ce raid consiste à
prendre le contrôle de ces deux cols, même de manière momentanée,
afin de retar­der le plus possible l'arrivée des renforts
israéliens qui doivent y transiter. De là, les blindés égyptiens
peuvent menacer le centre de commandement israélien avancé d'Um
Kushéïba. Des cols, la 130
e
brigade doit ensuite mener des actions de désorganisation sur les
arrières de l'adversaire, en attaquant notamment les aérodromes de
Bir Gifgafa et Bir el Thamada. Elle arrive en vue du col de Giddi
vers 16 heures, au moment même où les éléments de tête de la
401
e
brigade blindée israélienne, commandée par le colonel Dan Shomron,
franchissent le col en provenance de leur zone de concentration
située près du mémorial Parker, en retrait de la ligne des cols
2.
Un bref échange de tir se solde par la destruction d'une vingtaine
de blindés légers égyptiens, ces derniers ne pouvant rivaliser
avec les M-60 israéliens. Le commandant de la 130
e
brigade ordonne alors un repli salvateur avant d'être empêtré dans
une bataille perdue d'avance. L'une de ses compagnies semble
cependant n'avoir pas reçu cet ordre et met le cap sur la passe de
Mitla, qu'elle parvient à franchir pendant la nuit. À l'aube du
lendemain, cette petite unité, éclatée en pelotons, effectue un
raid dans la région de Bir Gifgafa. Elle attaque des convois de
véhicules et tire, peu après 10 heures, quelques obus sur
l'aérodrome de Bir el Tha­mada. Elle parvient à regagner ses
lignes durant la nuit suivante, en pas­sant par la passe d'el
Sudr, située plus au sud et contrôlée par des groupes de commandos
égyptiens héliportés.


Dès le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens
Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les
arrières ennemis.
Ceux-ci se regroupent aux alentours de Balouza, de
Tasa, de la passe d'el Sudr et des champs pétrolifères d'Abou
Rudeï's et d'el-Tor. Durant la nuit, des renforts en commandos
provenant des 140
e,
150
e
et


1.
La 130
e
brigade, composée d'une trentaine de chars PT-76 et d'une
soixan­taine de VBTT ne peut en effet franchir le Canal qu'au
niveau des lacs Amers ou au niveau du lac Timsah, la configuration
des berges du Canal empêchant ailleurs tout franchissement de
véhicules blindés amphibies.


2.
La 401
e
brigade a reçu l'ordre de rejoindre le front au plus vite, dès que
les premiers rapports concernant l'ampleur de l'attaque égyptienne
sont parvenus au quartier général du front Sud. Sa mission
consistait également à contrôler les cols de Giddi et de Mitla, en
vue d'empêcher une attaque directe sur le QG d'Um Kus­héïba,
situé en surplomb du col de Giddi. La brigade, scindée en deux, a
donc fait mouvement à travers ces deux cols. C'est par hasard que
l'une des deux forma­tions est entrée en contact avec les
Égyptiens aux abords du col de Giddi. Ce raid manqué a constitué
le seul échec égyptien notable durant cette première phase de la
guerre.
Kabrit
et commandée par le général Shaliman, franchit le lac Amer en son
endroit le plus étroit '. Sitôt parvenue sur l'autre berge, elle
fonce vers les cols stratégiques de Giddi et de Mitla. Le but de ce
raid consiste à prendre le contrôle de ces deux cols, même de
manière momentanée, afin de retar­der le plus possible
l'arrivée des renforts israéliens qui doivent y transiter. De là,
les blindés égyptiens peuvent menacer le centre de commandement
israélien avancé d'Um Kushéïba. Des cols, la 130
e
brigade doit ensuite mener des actions de désorganisation sur les
arrières de l'adversaire, en attaquant notamment les aérodromes de
Bir Gifgafa et Bir el Thamada. Elle arrive en vue du col de Giddi
vers 16 heures, au moment même où les éléments de tête de la
401
e
brigade blindée israélienne, commandée par le colonel Dan Shomron,
franchissent le col en provenance de leur zone de concentration
située près du mémorial Parker, en retrait de la ligne des cols
2.
Un bref échange de tir se solde par la destruction d'une vingtaine
de blindés légers égyptiens, ces derniers ne pouvant rivaliser
avec les M-60 israéliens. Le commandant de la 130
e
brigade ordonne alors un repli salvateur avant d'être empêtré dans
une bataille perdue d'avance. L'une de ses compagnies semble
cependant n'avoir pas reçu cet ordre et met le cap sur la passe de
Mitla, qu'elle parvient à franchir pendant la nuit. À l'aube du
lendemain, cette petite unité, éclatée en pelotons, effectue un
raid dans la région de Bir Gifgafa. Elle attaque des convois de
véhicules et tire, peu après 10 heures, quelques obus sur
l'aérodrome de Bir el Tha­mada. Elle parvient à regagner ses
lignes durant la nuit suivante, en pas­sant par la passe d'el
Sudr, située plus au sud et contrôlée par des groupes de commandos
égyptiens héliportés.


Dès le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens
Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les
arrières ennemis. Ceux-ci se regroupent aux alentours de Balouza, de
Tasa, de la passe d'el Sudr et des champs pétrolifères d'Abou
Rudeï's et d'el-Tor. Durant la nuit, des renforts en commandos
provenant des 140
e,
150
e
et


1.
La 130
e
brigade, composée d'une trentaine de chars PT-76 et d'une
soixan­taine de VBTT ne peut en effet franchir le Canal qu'au
niveau des lacs Amers ou au niveau du lac Timsah, la configuration
des berges du Canal empêchant ailleurs tout franchissement de
véhicules blindés amphibies.


2.
La 401
e brigade a reçu l'ordre de rejoindre le front au plus vite, dès que
les premiers rapports concernant l'ampleur de l'attaque égyptienne
sont parvenus au quartier général du front Sud. Sa mission
consistait également à contrôler les cols de Giddi et de Mitla, en
vue d'empêcher une attaque directe sur le QG d'Um Kus­héïba,
situé en surplomb du col de Giddi. La brigade, scindée en deux, a
donc fait mouvement à travers ces deux cols. C'est par hasard que
l'une des deux forma­tions est entrée en contact avec les
Égyptiens aux abords du col de Giddi. Ce raid manqué a constitué
le seul échec égyptien notable durant cette première phase de la
guerre.



160e brigades parachutistes, sont héliportés près de ces sites, portant
à cinq le nombre total de bataillons engagés dans cette opération
destinée à désorganiser les arrières immédiats de l'adversaire.
Environ 1 700 com­mandos multiplient les embuscades à rencontre
des premiers convois de réservistes, entretenant la confusion au
sein de l'état-major israélien. À 1 heure du matin, le 7 octobre,
un détachement parvient même à mettre le feu à une partie des
installations pétrolières d'Abou Rudeïs. En début de matinée,
les éléments de tête de la 217
e
brigade israélienne de réserve tombent dans une embuscade près de
Romani, qui leur coûte trois chars et leur fait perdre plusieurs
heures '. Les commandos égyptiens sont en passe de bloquer la route
côtière menant du Canal à Sharm el-Sheikh.


Pour les Israéliens, l'activisme des commandos égyptiens est inat­tendu.
Il entraîne l'héliportage d'urgence de la 35
e
brigade parachutiste, stationnée dans le Neguev, vers la côte
occidentale de la péninsule du Sinaï. Cette unité d'élite est
disséminée en bordure de la mer Rouge sur un front de plus de 150
kilomètres de long. Elle manque cruellement au com­mandant du
front Sud pour tenter de colmater les brèches le long du Canal. Dès
l'aube, les parachutistes israéliens, renforcés par plusieurs
unités de reconnaissance, entament une chasse à l'homme destinée à
neu­traliser le maximum de commandos ennemis. À la tombée de la
nuit, l'état-major égyptien tente d'envoyer de nouveaux renforts à
ses forma­tions isolées de commandos, fortement étrillées
durant la journée. Vingt-cinq hélicoptères Mi-8 s'envolent vers le
front. Ceux-ci sont repérés par la chasse israélienne qui en abat
une dizaine, provoquant la mort d'environ 300 parachutistes.


Pendant toute la guerre, les Israéliens n'ont réussi à neutraliser que les
deux tiers de ces commandos égyptiens : 750 ont été tués ou
blessés et 330 autres capturés
2.
Le dernier tiers, retranché dans la passe d'el-Sudr, est parvenu à
résister pendant 16 jours, les Israéliens n'ayant ni les moyens de
les en déloger, ni vraiment d'intérêt majeur à le faire. Durant
la nuit du 22 au 23 octobre, les commandos survivants reçoivent
l'ordre de décrocher et de rejoindre leurs lignes par leurs propres
moyens.
En définitive, si l'ensemble de ces actions en profondeur
n'a pas véritable­ment handicapé l'effort de guerre israélien,
un sentiment d'insécurité s'est néanmoins répandu parmi les
unités de l'arrière, justifiant la création d'un commandement
spécial, le district Sud-Sinaï, qui a immobilisé une brigade
d'élite et plusieurs bataillons mécanisés pendant toute la durée


1.
Abraham Adan,
On
thé Banks ofthe Suez,
Arms
and Armour Press, Lon­dres, 1980, p. 35-38 ; cet ouvrage est le
plus précis pour l'ensemble des événe­ments militaires
survenus sur le front Sud.


2. Estimation d'Eliezer Cohen, Israël's
Best Défense, thé full Story of thé Israeli Air Force,
Orion
Books, New York, 1993, p. 342.


1. Trevor Dupuy, op.
cit.
p. 418.


jusqu'à une distance de huit kilomètres du Canal. Conjointement, au sein de
chacune des deux armées, les divisions d'infanterie, qui disposent
désormais de l'ensemble de leurs moyens d'appui, s'emploient à
élargir leurs têtes de pont pour rétrécir l'espace de 15
kilomètres qui les séparait au moment de l'assaut initial. À la
fin de la journée, les divisions ont réa­lisé leur jonction et
la présence égyptienne sur la rive orientale s'articule autour de
deux vastes têtes de pont, correspondant aux secteurs des deux
armées, disposées de part et d'autre des lacs Amers. La ligne de
front pénètre sur une dizaine de kilomètres de profondeur,
contrôlant plusieurs segments de la route de l'Artillerie, axe
stratégique vital pour les Israé­liens. La progression n'est
toutefois pas régulière. En plusieurs endroits, ces têtes de ponts
s'avèrent dangereusement étroites, comme dans les sec­teurs du
Déversoir et de Firdan. Durant cette journée, l'état-major
égyp­tien focalise son attention sur l'organisation de
l'intendance. Le ravitaille­ment s'effectue avec une certaine
confusion. Le chef de l'état-major général reconnaît
implicitement que de nombreuses unités ne peuvent alors être
ravitaillées '. ,-,;,.
,.
Dans
le même temps, les unités égyptiennes ne cessent de repousser des
contre-attaques israéliennes de faible envergure. S'attendant à une
contre-attaque générale pour le lundi 8 ou le mardi 9 octobre,
l'état-major égyptien décide de stopper la progression de ses
troupes, afin que celles-ci puissent disposer du temps matériel
nécessaire pour se retrancher et affermir leurs positions. Le
général Shazli évoque la perspective de cette contre-attaque de la
manière suivante :
«
Pour les deux parties, dimanche serait le jour de la préparation de
cette grande bataille. Le succès même de nos opérations de
déception avait fourni à l'ennemi un certain avan­tage. Le
bénéfice principal pour lui était que le déploiement de nos
forces lui était maintenant entièrement révélé (...) L'ennemi
pouvait ainsi plani­fier sa contre-attaque, en toute connaissance
de cause. »
2
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yak
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MessageSujet: Re: La Guerre du Kippour   La Guerre du Kippour Icon_minitimeSam 6 Oct - 22:15

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