L'Arabie saoudite et le Qatar ont déclaré "la guerre à l'Irak", selon Maliki
Bagdad — L'Arabie saoudite et le Qatar déstabilisent l'Irak en soutenant des groupes d'insurgés, ce qui revient à déclarer la guerre au pays, a déclaré samedi le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, sur la chaîne France 24.
Cette rare attaque directe à l'encontre des puissances sunnites du Golfe intervient à moins de deux mois des élections législatives, prévues fin avril, alors que l'Irak s'enfonce dans une nouvelle spirale de violences avec déjà plus de 1.800 morts cette année.
Les tensions entre Ryad et Doha sont pourtant vives. Si l'Arabie Saoudite et le Qatar soutiennent tous deux la rébellion syrienne, les monarchies du Golfe, menées par Ryad, ont rappelé mercredi leurs ambassadeurs à Doha pour dénoncer le soutien du Qatar à la montée islamiste dans la région.
M. Maliki, qui a également qualifié Ryad de principal soutien du "terrorisme" dans le monde, avait déjà par le passé accusé -- sans les nommer -- des pays de la région de vouloir déstabiliser son pays
[size=45]Les pays du Golfe en pleine révolution diplomatique : ce que ça pourrait changer[/size]
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont récemment rappelé leurs ambassadeurs en poste au Qatar. En cause : le soutien actif de Doha aux Frères Musulmans, réprouvé par les autres pays du Golfe
Atlantico : L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont récemment rappelé leurs ambassadeurs en poste au Qatar. Quel a été l'élément déclencheur de cette décision sans précédent ?
David Rigoulet-Roze : L'élément déclencheur du rappel des ambassadeurs de ces pétro-monarchies effectué le 5 mars 2014 est intervenu la veille à l'occasion d'une réunion du CCEAG (Conseil de Coopération des Etats du Golfe) ou plus simplement CCG (Conseil de Coopération du Golfe)[1]. Une réunion tenue à Riyad, en Arabie saoudite, poids lourd du CCG.
Par-delà les apparences diplomatiques d'usage, l'objectif de ladite réunion, qualifiée par certains participants de particulièrement « houleuse », était en réalité de rappeler à l'ordre le « petit » Qatar. Celui-ci était accusé de ne pas avoir respecté les engagements qu'il était censé avoir pris lors d'un mini-sommet organisé le 23 novembre 2013 à l'initiative de l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah.
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