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 Les Mystères Scientifiques

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yak
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MessageSujet: Les Mystères Scientifiques   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeLun 9 Mai - 4:40









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MessageSujet: Tchernobyl   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 1:52

Tchernobyl, histoire d'un désastre
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MessageSujet: Re: Les Mystères Scientifiques   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 1:56

Tchernobyl documentaire

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MessageSujet: Re: Les Mystères Scientifiques   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 2:02

1996 - Chelyabinsk - victimes oubliees







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MessageSujet: Re: Les Mystères Scientifiques   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 3:54

Le monstre de Tchernobyl


visite guidee tchernobyl
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MessageSujet: L'accident de Tchernobyl    Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 4:08

Pour le prestige et pour le pire (I)

Le samedi 26 avril 1986, le réacteur nucléaire N°.4 de la centrale de Tchernobyl explosa suite à plusieurs erreurs humaines, libérant dans l'atmosphère un nuage radioactif.
Nous avions déjà eu une petite expérience de ce genre en 1979 mais à très petite échelle avec la fusion partielle du réacteur N°.2 de Three Mile Island aux Etats-Unis (Niveau 5, 12 employés et 2000 civils très faiblement contaminées dans un rayon de 5 km).
Mais cette fois, pour la première fois dans l'histoire du nucléaire, le monde prenait conscience avec effroi que mal contrôlée, l'énergie nucléaire civile pouvait produire les mêmes effets qu'une bombe atomique et contaminer tout un continent à différents degrés !
Nous allons décrire en détails les différents effets qu'eut cet accident sur les plans technique, sanitaire et politique, travail qui ne remplace certes pas une thèse scientifique. En deuxième partie, nous insisterons sur l'attitude criminelle du Gouvernemernt français dans la suite des événements, un Etat soi-disant de droits. Pour terminer nous verrons qu'elle fut la situation en Belgique.
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl-centrale

Tchernobyl (Чорнoбиль). L'entrée de la ville est symbolisée par ce monument à la gloire du nucléaire photographié en 2004. A cet endroit la radioactivité est à peine huit fois supérieure à la normale (<0.8 mSv/h). C'est l'endroit le moins contaminé de la région. Document Elena Filatova.

Tchernobyl, fleuron de l'empire Soviétique

Ce qu'on appelle la "centrale de Tchernobyl" correspond en fait à l'installation de la centrale nucléaire Lénine située le long de la rivière Pripyat, à 14.5 km au nord-ouest de Tchernobyl (qui se dit "Chornobyl" en ukrainien et s'écrit Чорно́биль). Il s'agit d'une centrale nucléaire thermique.
La centrale nucléaire se situe en Ukraine à 16 km de la frontière sud du Bélarus, à 110 km au nord-ouest de Kiev et à 670 km au sud-est de Moscou. Voici une photo satellite de la région prise depuis la station Mir en 1997 et un document que vous pouvez agrandir de Google Maps.

Tchernobyl était une petite ville de province d'environ 100000 habitants qui connut son essor économique grâce à la centrale nucléaire qui fut installée entre 1977 (réacteur N°.1) et 1983 (réacteur N°.4), les réacteurs N°.5 et 6 étant en construction à l'époque de l'accident.
La centrale utilisait quatre réacteurs de type RBMK-1000 dont la première fonction fut de produire du combustible pour les armes nucléaires soviétiques (bombes et missiles). Ils seront adaptés à l'usage civil dans les années 1970.
En théorie cette classe de réacteur est aujourd'hui dépassée, mais ils furent installés dans l'ex-Union soviétique et tous ses états membres dans les années 1970 et 1980, y compris les pays Baltes et dans la célèbre ville de garnison de Kursk.
L'acronyme RBMK signifie "réacteur à tube de grande puissance" (reaktor bolshoy moshchnosti kanalniy). De longs tubes de force (7 m) sous pression permettent de repousser la température d'ébullition de l'eau à 290°C, de la même manière qu'une centrale nucléaire thermique moderne (Tihange, Mol, Cattenom, etc). Ces tubes qui sont contenus dans des blocs de graphite jouant le rôle de modérateur contiennent chacun un faisceau de combustible contenant un élément d'uranium faiblement enrichi.
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl-ukraine-maps

La centrale de Tchernobyl était l'un des fleurons de l'empire Soviétique, représentant la vitrine de son savoir-faire nucléaire. Le système RBMK utilise de l'eau bouillante légère (normale) chauffée par le réacteur qui alimente directement des turbines sans utiliser d'échangeur thermique. L'eau pompée à la base des faisceaux de combustible progresse vers le haut de la cuve à travers les tubes de force sous pression, générant de la vapeur à environ 284°C qui alimente les turbines.
La centrale de Tchernobyl exploitait quatre réacteurs, chacun étant équipé de 2 turbines de 500 MWe (des mégawatts électriques d'énergie brute soit 1.6 GW thermiques), utilisant pour combustible du dioxyde d'uranium faiblement enrichi (2% d'U-235), modéré par du graphique et refroidis par eau. A elle seule la centrale développait quelque 4 GWe (12.8 GWt) et pouvait fonctionner sans problème durant 50 ans, aux entretiens près.
A titre de comparaison, à la même époque, les sept unités de production installées en Belgique entre 1975 et 1985 (quatre réacteurs à Doel et trois à Tihange) produisaient 5.6 GWe par jour, Tihange pouvant pouvant satisfaire à elle seule les besoins en électricité d'environ 4 millions d'habitants.
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl-4unitss

Vue générale des installations de Tchernobyl en bordure de la Pripyat. Document Pravda.

Défauts de conception
Le réacteur RBMK et le complexe de Tchernobyl souffraient de deux erreurs de conception qui auront les conséquences tragiques que l'on sait.
Il y a tout d'abord l'enceinte de confinement. Mis à part le bouclier supérieur (UBS) de 1400 tonnes qui recouvre le réacteur et le bouclier inférieur (LBS) installé sous la cuve, le réacteur n'est protégé que par l'enceinte constituée par le grand hall des turbines (le bâtiment que l'on voit de l'extérieur) alors qu'en Occident la quasi totalité des centrales sont protégées par une double coque de protection (ciment et acier) séparées l'une de l'autre de quelques mètres qui s'avère très utile pour confiner les éventuelles émissions radioactives dans l'enceinte ou amortir un impact extérieur tout comme l'effet de la chaleur du Soleil durant la saison estivale.
Les Mystères Scientifiques Rbmk-1000-dwgs

Ensuite le réacteur RBMK souffre d'un défaut de conception beaucoup plus dangereux. La caractéristique la plus importante du réacteur RBMK est de posséder un "coefficient de vide positif". Cela signifie que si la puissance augmente ou si la quantité d'eau diminue, les faisceaux de combustible vont produire plus de vapeur. De ce fait, les neutrons qui auraient été absorbés par l'eau devenue plus dense augmentent le processus de fission. Toutefois, en même temps que la puissance, la température augmente également ce qui a pour effet de réduire le flux de neutrons (coefficient de combustible négatif). Le bilan de ces deux effets opposés varie en fonction du niveau de puissance. En mode de production normal, si la puissance est élevée, l'effet de la température est prédominant et les excursions de puissance (sur-coups pouvant conduire à des accidents de criticité) qui tendraient à surchauffer le combustible ne se produisent pas. En revanche, si la puissance développée est inférieure à 20% du maximum, l'effet du coefficient de vide positif prédomine et le réacteur entre dans un régime instable et peut subir des sur-coups de puissance qui, dans le cas de Tchernobyl conduisit à la fusion partielle du réacteur.
Comme tout système, même s'il est peu sécurisé et mal conçu, ce genre de réacteur fonctionne très bien tant qu'il est sous contrôle dans les marges de sécurité, que le système est entretenu et que personne ne commet d'erreur. Or en la circonstance, les trois facteurs se sont ligués dans une véritable réaction en chaîne pour créer l'accident que nous connaissons. Voyons comment cela a pu se produire et qu'elles furent ses conséquences.

Compte-rendu de l'accident
Aux premières heures du 25 avril 1986, sur ordre du responsable d'exploitation, le responsable de la salle de commande, le contremaître Anatoly Dyatlov prit la décision de procéder à un test du réacteur N°.4. Première erreur car on ne réalise jamais ce genre de test en production. Notons que le même test avait déjà été effectué sur le réacteur N°.3 et avait échoué.

Ce test aurait dû être effectué avant la mise en service du réacteur N°.4 trois ans plus tôt. Il visait à couper l'alimentation de la turbine afin de vérifier si elle allait continuer sur sa lancée et aurait la puissance suffisante pour démarrer les pompes à eau qui servaient à envoyer de l'eau vers le coeur du réacteur pour le refroidir. Car sans eau s'est la surchauffe assurée comme une bouilloire dont l'eau se serait évaporée. En théorie, 40 secondes après l'arrêt de la turbine, des turboalternateurs de réserves devaient prendre la relève.
Le 25 avril à 14h locale, en prévision du test le système d'alarme du système de refroidissement du réacteur fut débranché, en violation avec les principes élémentaires de sécurité. Deuxième erreur. A 23h10, la puissance du réacteur fut réduite comme prévu de 1000 à 700 MWt.
Le changement d'équipe fut effectué à minuit. Le 26 avril à 0h28 du matin, un opérateur commit une troisième erreur provoquant la chute de la puissance du réacteur N°.4 à 30 MWt. On sait aujourd'hui que cela provoqua un empoisonnement du réacteur au xénon, cet élément jouant le rôle de modérateur à la place du graphite, empêchant la reprise de la fission. Autrement dit, outre le problème technique, la centrale n'alimentait presque plus les villes proche de Pripyat et de Tchernobyl en électricité.
Le contremaître Anatol Dyatlov exigea que la puissance soit rétablie. Il était ingénieur en physique nucléaire et connaissait son métier mais il ne savait pas exactement ce qui se passait réellement dans le coeur du réacteur où les scientifiques n'avaient pas installé de détecteur.
De plus, le système d'alarme ayant également été désactivé (bloqué), il n'avait plus de retour d'information sur l'état de refroidissement du système. Mais cela tout le monde l'avait déjà oublié, l'opération ayant été effectuée 10 heures plus tôt. Quatrième erreur.
Aujourd'hui nous savons que le problème de puissance vint du fait que le xénon-135, produit de fission, s'était dégradé en absorbant tellement de neutrons que la puissance fut limitée à 200 MWt. Pour y remédier il fallait augmenter la température pour réactiver la fission. Pour ce faire il fallait remonter les barres en carbure de bore servant à contrôler la réaction en chaîne et indirectement la température.
Le contremaître exigea que l'on change les paramètres de l'essai et qu'on retire les barres de contrôle au-delà du seuil de sécurité. En théorie, la consigne standard de sécurité exige de laisser au moins 30 barres de contrôle dans le réacteur. Dyatlov décida de n'en laissa que 6 à 8 dans le réacteur pour assurer le contrôle. Cinquième erreur.
Les techniciens s'y opposèrent mais il leur fit vite comprendre qu'il valait mieux qu'ils obéissent s'ils voulaient conserver leur emploi et l'habitation mise à leur disposition. Comme en Occident, le chantage à l'emploi fonctionne aussi très bien en Russie... Tout le monde finit donc par exécuter son ordre quoi qu'il advienne, comme d'habitude.
Le retrait des barres a effectivement compensé l'accumulation de xénon modérateur. Lorsque la puissance du réacteur remonta, Dyatlov décida de poursuivre l'essai sans redescendre les barres de contrôle dans le réacteur. Sixième erreur.
A présent, s'il y avait un sur-coup de puissance, tous les employés savaient qu'il faudrait 20 secondes pour redescendre les barres de contrôle. Or en 20 secondes, ils savaient très bien que la réaction nucléaire avait 20 fois le temps de s'emballer hors de tout contrôle. Pour être clair, ils savaient tous qu'à présent à la moindre erreur il ne faudrait que quelques secondes pour que le réacteur se transforme en une petite bombe atomique... Les techniciens avaient donc de bonnes raisons de s'inquiéter !
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl

Aspect alarmant des installations du réacteur N°.4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl quelques semaines après l'explosion du 26 avril 1986. La photographie a été prise durant les interventions des liquidateurs. Document AP.
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl-salle-cmd3s

Pour une raison inconnue, il y eut une augmentation du débit de l'eau de réfrigérant (celle qui refroidit les barres de combustible) dont les vapeurs alimentent également les turbines générant l'électricité. Ce changement de régime provoqua une chute de la pression de la vapeur. Si le système d'arrêt d'urgence avait été activé, il se serait déclenché et aurait stoppé le réacteur. Septième erreur.
Pour maintenir la puissance, les techniciens ont donc été contraints de retirer les dernières barres de contrôle plongées dans le réacteur. Huitième erreur.
A 1h23m04s locale, Dyatlov ordonna de commencer le test. Le chef d'équipe Alexander Akimov voulut interrompre le test mais Dyatlov exigea que l'on poursuive et même "un peu plus vite" rapporta un témoin, "dans une ou deux minutes ce sera terminé". Un opérateur coupa l'électricité pour simuler un blackout, le dernier système de sécurité qui aurait pu sauver le réacteur. Neuvième erreur. Les pompes à eau n'étant plus alimentées que par le système d'urgence, la puissance de la turbine chuta. Suite à cette réduction du débit d'eau, les pompes ont fourni moins d'eau de refroidissement au réacteur. Aussitôt la température du réacteur se mit à monter.
A 1h23m31s, la puissance du réacteur se remit à augmenter, mais également la pression et la température. En réalisant ce qui se passait, les techniciens déclenchèrent l'alarme mais il était déjà trop tard, le manque d'eau surchauffant toute l'installation, générant de la vapeur dans le réacteur et dans les tubes de refroidissement.
A 1h23m35s, le chef d'équipe Akimov déclencha manuellement l'arrêt d'urgence du réacteur. Toutes les barres de contrôle précédemment retirées furent replongées dans le réacteur. Selon le SCK-CEN certaines barres seraient restées bloquées. Cette manipulation eut une conséquence dramatique liée à une erreur de conception du modèle RBMK-1000.

En effet, les têtes des barres de contrôle étaient recouvertes de graphite ce qui provoqua immédiatement une augmentation de la réaction en chaîne et une montée en puissance du réacteur plutôt que sa diminution. A présent les techniciens durent procéder à des réglages pratiquement chaque seconde et ne sont plus parvenus à stabiliser la réaction. Dixième erreur. Ils accumulèrent ensuite des erreurs de manipulations. Onzième erreur.
A 1h23m43s, la température du réacteur dépassa les tolérances et augmenta de manière irréversible; le point de non retour était franchi. L'eau de refroidissement subissant une pression titanesque sous la chaleur, les têtes individuelles des faisceaux de combustible situés sur le bouclier biologique supérieur (la grande "salle pavée") commencèrent à se soulever alors que chaque barre pesait plus de 350 kg, libérant par leurs interstices de la vapeur radioactive dans le hall de la centrale. Rappelons que derrière les murs de cette enceinte, il n'y avait aucune autre protection, c'était directement le monde extérieur.
A 1h23m44s, le fait d'avoir réintroduit toutes les barres de contrôle simultanément dans le réacteur augmenta instantanément sa puissance de 200 à 100000 MW, soit 100 fois la puissance de production normalement développée par le réacteur !
A cet instant, selon les simulations 50 barres de contrôle sur les 211 se disloquèrent. Sous la chaleur, une partie des barres de combustible se rompirent et les blocs de graphite prirent feu. C'est alors que des poussières de combustible chauffées à blanc sont entrées en contact avec l'eau, provoquant une détente explosive de vapeur.
La première réaction fit exploser le fond du réacteur où la température était la plus élevée, proche de 2500°C. L'uranium fondant à 1130°C, il se transforma aussitôt en un magma visqueux radioactif qui détruisit le béton (le béton fond entre 1400 et 1500°C selon les impuretés et le zircon à 1850°C) et se mêla autres éléments contenus dans l'enceinte.
A 1h23m45s, une deuxième détonation fut provoquée par l'embrasement de l'hydrogène. Elle souleva le bouclier (UBS) de protection biologique de 1400 tonnes protégeant le réacteur, exposant à l'air son coeur en fusion et incontrôlable. Des dizaines de tonnes de vapeur à haute pression, brûlante et radioactive ainsi que des vapeurs de combustible mêlées d'iode-131 et de césium-137 envahirent ce qui resta du complexe et s'échappèrent dans l'atmosphère.
En heure de Greenwich, selon le Département de l'Energie américain, l'explosion de Tchernobyl eut lieu le 25 avril 1986 à 21h23h44s TU, la deuxième explosion eut lieu 1 seconde plus tard. Les stations du réseau sismique CSE ukrainien situées à plus de 110 km de distance du site n'ont pas enregistré les explosions.
Selon Brian Sheron, ancien directeur de la Nuclear Reactor Regulatory Research, "L’énergie de l’explosion de Tchernobyl a été de l’ordre de 320 GW par seconde, soit l’équivalent de 75t de TNT, c’est-à-dire 50 fois plus que le maximum qu’une enceinte de réacteur à eau pressurisé (PWR ou REP) serait capable de contenir."

On ignore encore aujourd'hui la raison exacte des explosions mais l'explosion de vapeur/combustible suivie de celle de l'hydrogène sont les plus probables. Nous verrons plus loin qu'en 1998 certains physiciens russes ont évoqué un éventuel séisme qui aurait déclenché l'explosion mais cette hypothèse n'a jamais été démontrée et mon enquête conduite auprès des instituts concernés ne renforce pas cette hypothèse, que du contraire.
Selon les experts qui rédigèrent le rapport TORCH dont nous reparlerons, l'explosion libéra des débris du bâtiment et du réacteur jusque 7 à 9 km d'altitude, affectant probablement la composition de la stratosphère. 30% du combustible du réacteur s'échappa dans les environs immédiats de la centrale. 1 à 2% soit environ 50 tonnes de gaz radioactif furent éjectés dans l'atmosphère, l'équivalent de 200 fois ce qui retomba sur Hiroshima et Nagasaki ! Dans les dix ans qui suivirent, 0.5 à 1% du combustible restant s'échappa dans l'air sous forme de gaz radioactif dans un rayon de 100 m autour de la centrale.
L'un des techniciens de la centrale, Sacha Yuvchenko expliqua aux journalistes qu'il vit les murs en béton épais de 1 m de son bureau se gondoler comme du caoutchouc ! Il échappa à la mort mais il reçut une dose de radiations de 3.9 Sv (Cf ces explications) qui encore aujourd'hui a des effets sur sa santé et son métabolisme. Il reçut 15 greffes de peau. Ses blessures ne guérissent pas, son sang coagule difficilement, il ne peut plus toucher d'huile, de graisse ou d'essence sans parler d'autres séquelles et de maladies avec lesquelles dit-il, il a malheureusement appris à vivre.
Deux heures après l'accident, les techniciens de la centrale qui avaient survécu éprouvèrent les premiers symptômes de la contamination radioactive (malaises, vomissements, vertiges, diarrhées, brûlures, etc). A 6h du matin, leur état fut si alarmant qu'ils furent conduits à l'hôpital. Plusieurs d'entre eux moururent dans les jours qui suivirent. Parmi les survivants de cette nuit cauchemardesque il y avait Yuri Korneev.
Le journal télévisé soviétique présenté au soir du 26 avril 1986 annonça sans émotion qu'une explosion suivie d'un incendie avait eu lieu à la centrale proche de Tchernobyl et que les techniciens faisaient leur possible pour remédier à la situation, mais la présentatrice n'évoqua nullement le risque nucléaire !

Ce n'est que le lendemain matin, le 27 avril que les habitants de la région de Pripyat, Opachichi, Tchernobyl et les villes avoisinantes seront prévenus et qu'on leur donna les premiers comprimés d'iode pour empêcher l'iode radioactif de se fixer sur leur glande thyroïde. Le Gouvernement donna à la population le minimum d'information et leur donna deux heures pour évacuer la ville, leur confirmant qu'ils pourraient y revenir dans deux ou trois jours. L'exode dura une semaine. Au total 336000 habitants seront évacués dans le plus grand secret. Ils comprirent plus tard qu'ils ne pourraient plus jamais retourner chez eux et retrouver leurs souvenirs. 60000 animaux seront également déplacés.
Fautes de données officielles, 60 heures après la catastrophe, le Gouvernement du Président Mikhail Gorbatchev n'avait toujours pas annoncé l'accident au public. C'est le Gouvernement suédois qui découvrit l'accident le 28 avril, soit 3 jours plus tard, en s'inquiétant du taux de radioactivité relevé dans l'air et en analysant les photos satellites prises en infrarouge. C'est alors qu'ils découvrirent un point chaud à l'endroit exact de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Le soir même les Russes informèrent le monde.
Dans les semaines qui suivirent, sur l'avis des scientifiques, le Président Gorbatchev décréta une zone d'exclusion de 30 km autour de la ville, une distance fixée arbitrairement. Mais la plupart des personnes déplacées étaient déjà contaminées et ce, dans un rayon de 300 km autour de la centrale.
Pendant ce temps le nuage radioactif continua à s'étendre et contamina gravement (> 40 kBq/m2) une superficie d'environ 160000 km2 dans la région de Kiev, touchant surnoisement tous les êtres vivants.

Entraîné dans une circulation atmosphérique complexe dominée par des vents de N-NO et S-SE, le nuage se propagea à travers l'Europe. Le nuage radioactif qui ressemblait à un nuage bas ou un sorte de brouillard épais survola tout d'abord le Bélarus puis la Scandinavie pour se diriger ensuite vers l'Europe de l'Ouest mais paraît-il, il s'arrêta juste à la frontière française... selon son Gouvernement. Nous allons y revenir. Le nuage traversa en fait la France puis remonta vers le Luxembourg et la Belgique. Une partie du nuage se déplaça ensuite vers les Pays-Bas et l'Ecosse tandis qu'une autre partie s'étendit vers la Corse, la Tunisie, la Grèce et la Turquie.
En quelques semaines le nuage radioactif recouvrit une superficie évaluée à 3.9 millions de km2 soit environ 40% de la superficie de l'Europe avec du césium-137 d'une activité supérieure à 4000 Bq/m2 et localement 10 à 25 fois plus importante ! Finalement le nuage enveloppa toute l'hémisphère Nord et on retrouva même des poussières radioactives au-dessus d'Hiroshima, située à 7000 km de distance !
ll va sans dire que des centaines de milliers de personnes d'Europe occidentale ont été exposées à des doses supérieures au seuil d'inocuité et que certaines contracteront des cancers dans les années ou décennies à venir. On peut supposer que le cancérologue de service indiquera dans son rapport de diagnostic à la rubrique "Origine de la tumeur maligne : inconnue"... On y reviendra.
Nous allons à présent revenir sur les événements qui ont suivi cette catastrophe, les interventions menées sur le site au lendemain de l'accident, l'attitude des autorités envers la population et le reste du monde, les conséquences sanitaires de l'accident et sur le fameux nuage de Tchernobyl et son impact en Europe de l'Ouest notamment en France et en Belgique.
http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm
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MessageSujet: Re: Les Mystères Scientifiques   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 4:14

Les premières interventions sur le site (II)

Immédiatement après le désastre, on constata tout d'abord une confusion totale chez le personnel de la centrale. Selon les témoins, le personnel ne comprit pas directement les implications de l'accident. Le directeur de la centrale notamment ne réalisa pas que l'explosion s'était produite dans le réacteur même.
L'explosion fut si inattendue et violente que les techniciens crurent qu'il s'agissait d'un temblement de terre, de l'explosion d'une bombe ou du début de la guerre !
Les débris du noyau projetés par l'explosion ont déclenché plus de 30 feux sur les toits du bâtiment abritant le réacteur et la machinerie qui étaient recouverts de goudron hautement inflammable. Certains de ces feux se sont propagés dans le hall des machines à travers les canalisations du réseau électrique jusqu'au voisinage du réacteur N°.3.
Du fait de ce manque de réactivité et n'ayant pas pris conscience de la gravité de la situation, le responsable de la centrale n'a émis aucun bulletin d'alerte alors que c'est la toute première action qu'il aurait dû réaliser après l'accident et que les agences de contrôle ne cessent de répéter à tous les acteurs du secteur nucléaire.
C'est ainsi que le samedi 26 avril 1986, les enfants iront encore à l'école. Un mariage et un match de football seront même organisés à Pripyat. Des hommes iront pêcher comme d'habitude dans l'un des lacs les plus fréquentés, celui... jouxtant la centrale de Tchernobyl !
Entre-temps, dès le 26 avril à 1h28 du matin, 15 pompiers seront à pied d'oeuvre sur le site. Des renforts arriveront jusqu'à 4h du matin où 250 pompiers et 69 techniciens (tiremen) interviendront pour essayer de circonscrire les indendies. Ils travaillèrent jusqu'à 70 m au-dessus du sol dans des conditions très difficiles, sous d'épaisses fumées et des niveaux mortels de radioactivité (> 50 Sv).
Vers 2h10 locale, les plus grands feux furent éteints et vers 2h30 les principaux feux présents sur les toits du bâtiment furent maîtrisés. Suite à toute cette activité tout le site fut enveloppé dans un nuage de vapeur et baignait dans d'eau, à la fois de celle apportée par les lances anti-incendies des pompiers et celle alimentant la centrale.
Vers 4h50 la plupart des feux étaient éteints mais ils ont entraîné la mort de 5 pompiers.
Environ 20 heures après l'accident, à 21h41 un grand incendie se déclara à nouveau suite à la chaleur dégagée par le réacteur dont la température devint suffisamment élevée pour provoquer la combustion spontanée des gaz libérés par le coeur détruit. Certains témoins ont entendu le feu démarrer dans un bruit d'explosion. Il se propagea en libérant d'immenses flammes d'au moins 50 m de haut au-dessus du sommet du hall détruit du réacteur.
Cette explosion résulta de deux réactions chimiques entre l'eau et les éléments métalliques. D'une part il y eut une réaction entre l'eau, l’uranium et le graphite en combustion, d'autre part il y eut une deuxième réaction entre la vapeur d'eau, le zircon et le monoxyde de carbone libérés au contact du graphique brûlant. Ces réactions produisirent un mélange explosif de monoxyde de carbone et d’hydrogène.
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl-helicoptere-liquidateur

L'un des 30 hélicoptères militaires allant déverser des matériaux dans la centrale éventrée. Document Progetto Humus.

Les pompiers ne parvinrent plus à maîtriser l'incendie qui cette fois était entretenu par les produits chimiques dont les gaz se concentraient dans le coeur éventré de la centrale. Devant ce constat, les autorités décidèrent d'utiliser des hélicoptères et de faire appel à l'armée.
Les premières mesures que l'on prit pour maîtriser le feu et la dispersion des éléments radioactifs dans l'atmosphère consistèrent à déverser une matière capable d'absorber des neutrons et d'étouffer le feu dans le cratère formé par les débris du réacteur détruit.
Les hommes qui participèrent à ces travaux sont parfois venus du front Afghan et travaillaient sans préparation ni aucune protection par une température dépassant 120°C au-dessus de la centrale et où la dose de radioactivité atteignait 35 Sv.
Rappelons que la réglementation européenne tolère15 mSv sur les 12 derniers mois pour les travailleurs du secteur nucléaire et qu'à partir de 500 mSv on observe les premiers symptômes d'altération de la formule sanguine. A Tchernobyl, les travailleurs furent exposés à des doses 175 millions de fois supérieures à celle reçue au cours d'une radiographie (qui est de 0.2 mSv) !
30 hélicoptères accomplissant au total 1800 missions furent utilisés pour déverser ces matériaux dans la centrale éventrée. On jetta approximativement 5000 tonnes de matériaux divers dans le réacteur soit sous forme de déchets déversés en vrac soit conditionnés dans des sacs de 80 kg.
On déversa notamment 40 tonnes de matière à base de boron, 2400 tonnes de plomb, 1800 tonnes de sable et d'argile, 600 tonnes de dolomite ainsi que du phosphate de sodium et des polymères liquides. Environ 150 tonnes de matériaux furent déversés le 27 avril, suivi par 300 tonnes le 28 avril, 750 tonnes le 29 avil, 1500 tonnes le 30 avril, 1900 tonnes le 1 mai et encore 400 tonnes le 2 mai.
Durant les premiers vols, les hélicoptères restaient en vol stationnaire au-dessus du réacteur pendant que'ils largaient les matériaux. Mais on jugea rapidement que les pilotes s'exposaient à des doses trop élevées de radioactivité. Et de fait, ils rentraient tous de mission épuisés et mourront malheureusement tous dans les semaines ou les mois qui suivirent.
Les autorités décidèrent donc de jeter les matériaux lorsque les hélicoptères passeraient au-dessus du réacteur. Mais laissant un panache de matériaux derrière eux et perdu dans les fumées, cette procédure était peu précise. Les sacs de 80 kg tombant de 50 à 100m de hauteur endommagèrent également d'autres parties de la superstructure du bâtiment et cela répandit encore un peu plus les poussières contaminées dans l'air.
En fait l'essentiel des matériaux furent largués sur le toit du hall du réacteur où un feu s'était tout d'abord déclenché parce que les pilotes ne voyaient pas le coeur du réacteur dont la cuve était obstruée par le bouclier biologique supérieur, des canalisations brisées et d'autres débris. Par ailleurs des fumées épaisses diminuaient la visibilité et rendaient difficile l'identification de l'emplacement exact du coeur du réacteur.

Le larguage des matériaux fut progressivement arrêté entre le 7eme et le 10eme jour (2 au 5 mai) par crainte que la structure supportant le bâtiment ne s'effondre sous les impacts et sous la chaleur. Si cela s'était produit, le noyau aurait pu entrer en fusion et provoquer une nouvelle explosion encore plus violente.
Vers le 5 mai, le coeur du réacteur qui s'était transformé en un magma incandescant perdit son activité chimique. Il se solidifia assez rapidement n'entraînant que peu de dommages dans le réseau de canalisations situé sous le bâtiment mais cela coupa malgré tout les lignes de communications.
La composition du coeur du réacteur se modifia suite à la grande masse du bouclier biologique inférieur qui avait fondue au cours de l'explosion et fusionna avec le coeur du réacteur. On estime que la lave radioactive résultant de ce mélange est constituée de dioxyde d'uranium, de graphite et d'au moins 400 tonnes (30%) de débris provenant du bouclier en acier trempé et serpentine (elle servait de remblai). Le refroidissement de la lave a permit de réduire le taux d'émission de radionucléides de deux ou trois ordres de grandeurs mais les émissions étaient toujours extrêmement dangereuses jusqu'à plusieurs centaines de mètres autour de la centrale.
La quantité de combustible contenu dans la lave, en comptant les fragments du noyau du réacteur situés sous le niveau du plancher est estimé entre 27 et 100 tonnes, la quantité de combustible contenue dans l'aire de stockage variant entre 24 et 140 tonnes selon les estimations visuelles faites dans la partie inférieure des installations. Il est possible que la plus grande partie du combustible nucléaire se trouve sur le toit du hall du réacteur et soit recouverte des matériaux qui ont été déversés par les hélicoptères. Lors de l'assainissement du bâtiment il faudra d'abord retirer toute la masse de débris pour évaluer la quantité de combustible exacte et l'extraire en totalité avant de la retraiter dans une usine spécialisée de type La Hague.
Il faudra 10 jours pour maîtriser l'incendie. Tous les hommes ayant travaillé sur le toit et à quelques centaines de mètres autour du bâtiment mourront d'irradiation et furent élevés au titre de héro de la nation...
En quelques semaines, on passa officiellement de 27 à 56 morts. Ce sera le chiffre officiel des décès durant 15 ans. Puis les médecins et les journalistes firent un nouveau décompte et dénombrèrent plus de 5000 morts mais ils étaient encore loin du compte.

Mais pire que cela, ainsi que nous l'avons évoqué, suite à la rupture d'une canalisation dy circuit d'eau de refroidissement et du travail des pompiers pour éteindre les incendies, beaucoup d'eau s'accumula au fond de la cuve du réacteur. Si la masse de magma radioactif l'avait atteint, les experts russes estiment que nous aurions assisté à une explosion nucléaire d'environ 5 MT qui aurait contaminé tous les habitants d'Ukraine et d'Europe.
Aussitôt que cette hypothèse fut envisagée, les Russes s'empressèrent de vider le fond de la cuve et cherchèrent une solution pour refroidir le magma le plus rapidement pour éviter un nouveau désastre.
Une des idées consista à construire un système complexe de refroidissement à l'azote liquide sous le réacteur afin de refroidir le magma en fusion. Malheureusement même après l'accident, aucun des mineurs ne fut réellement informé des risques qu'il prenait à travailler sous la centrale éventrée.
Certains mineurs moururent irradiés, en avalant par exemple un simple grain de poussière radioactif. Finalement le système de refroidissement ne fut jamais terminé et le conduit sera rempli de béton pour consolider la base de la centrale.

La désinformation

Dans l'esprit des autorités il n'était pas question d'ébruiter l'accident ni même de parler de contamination à qui que ce soit. C'est ainsi que que le 30 avril Radio Moscou rapporta sans même connaître la situation à Tchernobyl que la qualité de l'eau potable et des réservoirs n'avait pas été affectée. Radio Kiev annonça même en commençant son journal que "seulement deux" personnes avaient été tuées, sous-entendant que ces deux victimes signifiaient que l'accident n'avait pas été grave.

Les grands quotidiens de Moscou, Minsk et Kiev célébrèrent les festivités du 1er mai, reléguant l'accident survenu à Tchernobyl dans les pages intérieures et en dernière page de leur journal.
Selon Radio Kiev, le rayonnement résiduel avait chuté de "1.5 à 2 fois" depuis l'accident du 26 avril 1986. Ils n'ont toutefois pas précisé qu'elle avait été le niveau initial de radiation. En marge des festivités, Radio Kiev parla également de la course de vélos qui se déroulait dans les rues de la ville et des rues envahies d'enfants en costume national. Tout cela donnait au monde extérieur l'impression que la situation était normale.
La situation concernant les victimes était identique, conforme à l'ordre donné par le Ministère de la Santé soviétique de ne pas donner d'information pertinente immédiatement après le désastre. Toutefois, du fait que Tchernobyl eut rapidement des conséquences internationales, les Gouvernements et les scientifiques étrangers ont rapidement proposé leur aide. Les autorités soviétiques furent donc obligées de publier certains chiffres bien qu'elles ne les divulguèrent qu'à un nombre restreint d'acteurs parmi lesquels les hopitaux, les corps de pompiers et les travailleurs de la première heure qui épaulèrent les pompiers.
Sur le lieu de l'accident, les autorités insistèrent pour donner l'impression que tout se déroulerait de manière tout à fait normale. Les premières personnes évacuées seront les 45000 habitants de Pripyat dont 16000 enfants. Située à 3 km de la centrale, cette ville ne sera évacuée que le dimanche après-midi, soit plus de 12 heures après l'accident. L'évacuation était présentée comme nécessaire en raison d'une "situation radiologique défavorable" pour une durée de deux ou trois jours seulement; cela devait empêcher la population de prendre avec elle tous ses biens ce qui ayrait ralenit leur évacuation. On connaît la suite de l'histoire.
Bien que l'incendie se propageait dangereusement vers le réacteur N°.3, les réacteurs N°1 et 2 resteront en service durant 24 heures après l'accident.
Le 9 mai, le Ministre ukrainien de la Santé, Anatolii Romanenko fut interviewé par Radio Kiev et rassura les auditeurs en leur disant que les niveaux des radiations à Tchernobyl se trouvaient à présent dans les limites des standards nationaux et internationaux !
Le même jour cependant, il y eut une nouvelle émission radioactive du réacteur endommagé qui ne sera officiellement reconnue par les autorités qu'en juin 1989 (fait confirmé par l'écrivain et dissident russe Zhores Medvedev dan son livre The Legacy of Chernobyl) ! Toute la région dans un rayon de 65 km autour de la centrale sera contaminée.
La censure fut telle que le rapport public adressé par les Soviétiques à l'AIEA publié en août 1986 ne mentionna pas cette nouvelle émission de radioactivité, alors que ce rapport était jugé par la communauté internationale comme un signe d'ouverture du gouvernement de Moscou. Autrement dit, toute l'Europe a été bleufée par Gorbatchev alors que nous étions soi-disant en pleine "glasnost" (transparence) ! Mais à en juger par ses actions personnelles on peut considérer que ce sont les éléments conservateurs de son gouvernement qui l'ont empêché d'agir comme il le souhaitait, ce qui sera confirmé en 1991 lorsqu'il fut limogé.

De la même manière, le 11 mai 1986, les scientifiques russes et ukrainiens qui avaient visité le lieu du désastre ont tenu une conférence de presse à Moscou où ils annoncèrent que la situation à Tchernobyl "était en voie de se stabiliser". L'ambassadeur russe en poste à Bruxelles fut questionné à ce sujet. Il considérait alors que l'incident était sous contrôle et ne nécessitait aucune mesure de précaution alors que le nuage radioactif était déjà passé au-dessus de la France et de la Belgique !
Au cours de leur conférence, les scientifiques rapportèrent que les pics de radiation mesurés dans la zone de 30 km autour du Tchernobyl avaient été de 0.10 à 0.15 mSv/h; le 5 mai ils étaient tombés à 0.02-0.03 mSv et n'étaient plus que de 15 mSv le 8 mai (Sovetskaya Belorussiya, 11 mai 1986). A les entendre tout était normal et personne ne risquait d'être contaminé.
Hans Blix, le directeur général de l'AIEA fut impliqué dans la mission de garantie (réassurance). Connu pour son intégrité, lors de la conférence de presse qu'il tint après sa visite de Kiev, il nota que la vie près de Tchernobyl se déroulait normalement. Les écoles étaient ouvertes et il y avait beaucoup de touristes étrangers dans les rues. Il s'avança même à dire que les champs de la région allaient bientôt être à nouveau cultivés et que les "habitations autour de la centrale nucléaire seraient saines pour y habiter".
Tout ces commentaires rassurants incitèrent la communauté internationale à ne pas trop s'inquiéter de la situation qui passa dans les journaux souvent après les informations générales voire pas du tout faute de faits nouveaux.
Le délai de deux jours pour reconnaître les faits et les 40 heures qu'il a fallut pour organiser l'évacuation de Pripyat suggèrent que Moscou ignorait encore durant cette période ce qui se passait réellement à Tchernobyl. Toutefois, dès le 27 avril, les éditeurs du journal gouvernemental Izvestiya furent pressés de retirer l'article fournissant des détails sur l'événement. En bref, si Kiev informa Moscou immédiatement qu'un incendie s'était déclaré à la centrale, les autorités soviétiques ne réagirent pas immédiatement. Il est probable qu'à l'instar des techniciens de la centrale, elles n'ont pas plus n'ont pas pris conscience de la gravité de la situation et de toutes ses implications. C'est dans ce contexte surréaliste mais oh combien alarmant que ni le Gouvernement d'Ukraine ni celui de Bélarus ne prirent d'initiative pour répondre à cette crise. Du fait de leur irresponsabilité, plusieurs millions d'habitants des deux pays seront gravement contaminés avec des séquelles physiques et mentales que l'on aurait certainement pu fortement réduire si les autorités avaient pris l'initiative d'évacuer les zones à risque et de distribuer des comprimés d'iode.
Le 2 mai, décidés à agir, deux responsables du Politbureau, Nikolai Ryzhkov et Yegor Ligachev, arrivèrent à Thernobyl. Ils discutèrent du problème avec Shcherbina, Shcherbytsky, Lyashko et le Chef du Parti de l'Oblast de Kiev, Grigorii Revenko.

Des mesures durent immédiatement planifiées pour évacuer toute la zone dans un rayon de 30 km autour de la centrale, y compris les villes de Tchernobyl et Pripyat où les lignes téléphoniques furent rapidement coupées. Les 30 km furent choisis arbitrairement. On découvrit plus tard que cette zone laissait à l'écart de nombreuses villes et villages contaminés par le nuage radioactif. Mais à l'époque cela semblait justifié par plusieurs raisons.
La première était que les autorités soviétiques devaient disposer de maisons et d'appartements disponibles pour reloger les évacués. Or la plupart des habitations se trouvaient à plus de 30 km de la centrale.
De plus, les officiels se sont basés sur une zone contaminée à raison de 10 mSv/h durant les premiers jours après l'accident. Or plus tard, on apprit qu'à 65 km à l'ouest, à Narodichi Raion dans l'Oblast de Zhitomir, les autorités civiles locales avaient mesurés un taux de 30 mSv/h le 27 avril. C'est donc une valeur moyenne qui décida le gouvernement à désigner un rayon de 30 km à évacuer. Il ne donna aucune indication sur le taux de radiation à proximité immédiate de la centrale.
La première véritable conférence de presse aura lieu 15 jours après l'accident. C'est la première fois dans l'histoire de la Russie que les Russes "collaboreront" avec les instances occidentales et informeront officiellement leur population sans leur mentir. 18 jours après la catastrophe, le président Gorbatchev s'adressa enfin aux Soviétiques dans une émission télévisée pour leur annoncer que l'impensable s'était produit.
Durant toute cette période, les journalistes européens ne se sont jamais inquiétés des suites de l'accident et n'en n'ont jamais parlé au cours des journaux radios et télévisés ou dans la presse car on nous cacha à tous la vérité. Seuls les Chefs d'Etats et certains ministères étaient tenus au courant, mais la population européenne resta globalement dans l'ignorance quasi totale. Ce sont les habitants des pays Scandinaves, de l'Allemagne et du nord de la Belgique notamment qui seront les mieux informés mais pas de manière précise.
Ce n'est qu'aux alentours du 12 mai 1986, lorsque des scientifiques indépendants et les journalistes s'inquiéteront des niveaux de radioactivité présents dans certains aliments que les journalistes français notamment prendront conscience de l'ampleur du problème et que la population française apprit qu'on lui avait menti. Dans une moindre mesure ce fut la même situation en Wallonie, que le gouvernement fédéral jugea à l'abri de toute contamination alors que la Flandre avait pris des mesures préventives ! Malheureusement on sait aujourd'hui que des dizaines milliers de civils étaient déjà contaminés à leur insu. On en reparlera.
http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl2.htm
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MessageSujet: Re: Les Mystères Scientifiques   Les Mystères Scientifiques Icon_minitimeDim 15 Mai - 4:18

La liquidation de Tchernobyl (III)

Ensuite il y eut ce que les Russes ont appelé "la liquidation de Tchernobyl".
Selon l'AIEA, durant 7 mois 25000 "liquidateurs" passèrent par Tchernobyl pour nettoyer la région et obstruer la centrale éventrée. Entre 1986 et 1991 plus de 700000 liquidateurs travaillèrent dans la région.
Parmi eux il y eut beaucoup d'anciens employés de la centrale âgés de 20 à 45 ans, des pompiers ainsi que 100000 soldats et des mineurs venus de Russie, du Bélarus, d'Ukraine et d'autres régions de l'ex-Union soviétique. En parallèle, d'autres ouvriers participèrent à la construction de décharges, de barrages et de nouvelles habitations pour reloger les centaines de milliers de personnes déplacées en d'autres lieux.
Enfin, des équipes furent affectées à la décontamination du personnel, du charroi, des bâtiments et à l'assainissement des zones contaminées.
Les liquidateurs réalisèrent un travail monumental mais parfois mortel qui mérita bien leur citation au titre de héros de la nation. Ils déversèrent par hélicoptère une sorte de pâte collante sur la centrale pour coller au sol toutes les poussières radioactives puis les travailleurs détruisirent et enterrèrent les objets radioactifs. 300000 m3 de terre contaminées seront ainsi ensevelis sous du béton. Les hommes se lavaient ensuite 5 fois consécutivement, enfilaient à chaque fois des vêtements neufs pour tenter d'échapper aux poussières radioactives.
Deux mois après l'accident, les liquidateurs participèrent à la fabrication d'un immense sarcophage d'acier et de béton pour protéger la centrale, une installation de génie civil faite sur mesure de 175 x 70 m de côté et de 66 m de hauteur. Par précaution on envoya des robots en première ligne. Mais ils ne résistèrent pas aux radiations et tombèrent en panne, les émissions de radioactivité détruisant leurs composants électroniques.
On envoya donc des hommes mais ils ne pouvaient rester sur le site que 2 ou 3 minutes au risque d'être irradiés à mort. Le niveau de radioactivité présent dans l'air était tellement important que les films d'actualités pris au lendemain de l'explosion furent en partie voilés ainsi que le montre la photographie présentée ci dessous à gauche prise sur le toit du bâtiment. Encore aujourd'hui, les rares films réalisés par les équipes de télévision ayant filmé le "magma" radioactif dans l'enceinte du sarcophage sont piqués de points blancs, tellement la radioactivité était importante.
Les Mystères Scientifiques Tchernobyl-liquidateurs-file

Les liquidateurs de Tchernobyl, héros malgré eux. Une image alarmante d'un état d'urgence. Document Progetto Humus.

Même en restant si peu de temps, les ouvriers s'exposèrent à des doses d'environ 770 mSv, suffisante pour altérer leur formule sanguine. A leur retour les hommes avaient mal aux yeux, ils avaient un goût de plomb dans la bouche et certains saignaient du nez et durent se faire soigner durant plusieurs mois dans les hôpitaux de la région sans qu'on puisse leur garantir une rémission totale puisque toute la région était contaminée. Pour certains, restés trop longtemps et exposés à des doses de plusieurs Sieverts, il était déjà trop tard. Les rares clichés pris sur le toit ces jours là sont tous voilés dans leur partie inférieure en raison de l'intensité des radiations qui émanaient du toit de la centrale. C'est dire combien la situation était préoccupante.
En échange de leur travail, les liquidateurs recevront une prime équivalente à une centaine d'euros et un diplôme de liquidateur ! Ce n'est que 7 mois après l'explosion que le sarcophage fut terminé et la zone considérée comme suffisamment nettoyée. Or localement, les compteurs Geiger crépitaient encore de façon alarmante.
Les Russes envoyèrent même des prisonniers nettoyer la centrale, leur disant, "vous avez le choix, c'est deux minutes ici ou deux ans dans un camp"... Cette fois les hommes étaient protégés par un uniforme en plomb et un masque antiradiation bêta (électrons), l'ensemble pesant environ 28 kg (il faut savoir qu'un électron de 500 keV parcourt environ 3 mètres dans l'air et peut être arrêté par une planche en bois de 5 cm d'épaisseur ou un film en plomb de quelques millimètres d'épaisseur).
Mais rapidement on s'aperçut que le toit du réacteur était recouvert de graphite radioactif et il fallait absolument le retirer au risque de contaminer tous les travailleurs. Des hommes et des robots participeront à cette tâche mais on leur ordonna de ne rester sur le site que 40 secondes maximum, le taux de radiation atteignant 70 Sv/h sur le toit ! Malheureusement, tout ce sacrifice ne permis de réduire la radioactivité que de 30 %.
......SUITE
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