La guerre des Malouines
2 avril au 14 juin 1982
Les causes du conflit
La cause majeure du conflit des Malouines repose sur la situation même des îles concernées.
Les Malouines (Falklands en anglais), situées dans l'Atlantique sud, contrôlent la route entre l'Afrique du Sud, l'Amérique du Sud et l'Australie.
En outre, leur possession permet de revendiquer des terres en Antartique, région convoitée par les Argentins depuis 1937 et par les Britanniques depuis 1962.
Enfin, la prospection des fonds marins y a rélevé la présence d'importants gisements de gaz et de pétrole.
Ajoutons y l'aspect de la politique intérieure.
En décidant d'attaquer les Malouines, le gouvernement dictatorial argentin du général Galtieri offrit à sa population un dérivatif nationaliste capable de faire oublier provisoirement l'absence de libertés et une situation économique désastreuse (inflation de 137% durant la seule année 1981)
Pour le Premier ministre britanique, Margaret Thatcher, l'envoi aux Malouines des deux tiers de la Royal Navy fit passer au second plan sa politique d'austérité, le problème irlandais et les difficultés en cours avec la C.E.E.
La phase de négociations
La crise des Malouines s'ouvrit sur un épisode mineur.
A la fin mars 1982, quelques ferrailleurs argentins entreprirent, sans autorisation, de démonter l'épave d'une vieille baleinière sur l'île de Géorgie du Sud, à 1.400 km à l'est de Port Stanley, capitale des Malouines.
Ce fait eut sans doute passé inaperçu si le drapeau argentin n'avait flotté au centre de leur campement...
Maladresse ou provocation ? L'incident fit en tous cas grand bruit et provoqua l'envoi d'un brise-glace britannique chargé de chasser les intrus.
L'Argentine réagit à cette mesure en envoyant dans la zone, le 1er avril 1982, 5 navires de guerre et 5.000 fusiliers marins.
Le 3 avril, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. exigea, par la résolution 502, le retrait des troupes argentines.
Pour sa part, Londres envoya 40 vaisseaux de la Royal Navy dans l'Atlantique Sud en date du 5 avril.
Les Malouines étant situées à 15.000 kilomètres de la Grande-Bretagne, il fallut deux semaines pour que les navires de la Navy soient à pied d'oeuvre.
Dans l'intervalle, les négociations se poursuivirent.
Outre l'envoi d'une grande part de sa flotte, Londres décrèta un embargo sur les importations en provenance d'Argentine, suivie en cela par la C.E.E., l'Australie, le Canada et la NOuvelle-Zélande.
Les Etats)Unis jouèrent la carte de la modération par l'intermédiaire du secrétaire d'Etat Alexander Haig.
Soutenue par les pays du pacte andin (Venezuela, Pérou, Colombie, Bolivie et Equateur), l'Argentine s'attira également la sympathie de Cuba et du Panama.
Tardivement, l'U.R.S.S. rejoignit le camp argentin, les U.S.A. se ralliant à la Grande-Bretagne en date du 30 avril.
En ce sens, la guerre des Malouines s'incrira dans l'histoire comme l'une des dernières guerres coloniales et l'un des derniers affrontements de la guerre froide.
La phase aérienne et navale
Le 24 avril 1982, la flotte britannique parvint dans la zone des Malouines.
Des commandos et 120 Royal Marines furent déposés, par hélicoptères, sur l'île de Géorgie du Sud, capturant les 200 Argentins des garnisons de Gryvtviken et de Leith.
En date du 30 avriln le blocus aérien et naval des Malouines fut décrêté par les Anglais.
A l'aube du 1er mai, l'aéroport de Port Stanley fut bombardé par l'aviation britannique.
De son côté, l'aviation argentine multiplia les attaques contre les navires britanniques.
A la destruction par le sous-marin britannique Conqueror du croiseur argentin Belgrano, vieux vaisseau américain lancé en 1938 et survivant de l'attaque de Pearl Harbor, les appareils argentins, de conception française Mirage et Dassault, répondirent par la mise hors de combat de plusieurs navires anglais. Notamment, le naufrage du destroyer Sheffield coulé par un missile Exocet également de fabrication française.
Toutefois, en dépit de leurs succès, les pilotes argentins ne purent ralentir la progression britanique.
Le croiseur argentin Belgrano
Le Sheffield vu avant son naufrage
Les professionnels contre les conscrits
Les opérations terrestres débutèrent véritablement dans la nuit du 20 au 21 mai 1982 avec l'établissement d'une tête de pont britannique dans la baie de Port San Carlos, à 7O km à l'ouest de Port Stanley.
Six jours plus tard, 5.000 soldats britanniques supplémentaires débarquèrent et avancèrent vers Port Stanley, capitale locale, prenant la cité en tenaille par le sud et par le nord.
Livrée le 28 mai, la bataille de Port Darwin s'avéra très meurtière, faisant 25 morts dans les rangs britanniques et 200 tués parmis les Argentins.
Le 12 juin, les Britanniques abordèrent la périphérie de Port Stanley, défendue par 8.000 conscrits argentins qui furent soumis à un imposant pilonnage.
Décidé à éviter un massacre, le défenseur de la ville, le général Mario Menendez, offrit sa reddition le 14 juin.
Pour récupérer des îles peuplées de 2.000 habitants, éleveurs de moutons et pêcheurs, et situées à 15.000 kilomètres de ses côtes, Londres venait d'engager des moyens immenses et ses armements les plus modernes.
Les conséquences
Dans ce conflit, Londres perdit 1.141 soldats dont 258 tués.
La Grande-Bretagne perdit aussi 34 avions et hélicoptères ainsi que 7 vaisseaux.
Les argentins perdirent 13.030 soldats dont 649 tués.
Il déplorèrent aussi la perte de 100 avions et hélicoptères, de même que 9 navires (dont un sous-marin).
La défaite sonna le glas du régime militaire argentin qui fut contraint de remettre le pouvoir politique aux civils.
La Grande-Bretagne, à l'époque perçue comme un pouvoir colonial déclinant, obtint une nouvelle reconnaissance politique.
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