Abdel Hafid Boussouf, «Le révolutionnaire aux pas de velours» Paris - Le
lieutenant et successeur du mythique Larbi Ben M’hidi à la tête de la
wilaya V (Oran), lors de la guerre d’indépendance, c’est lui. Le père
des services secrets algériens et de l’industrie d’armement de
l’Algérie, c’est encore lui. Lui qui affronta et se joua des services
secrets français, en fusion à l’époque avec les services israéliens.
Lui, «Le révolutionnaire aux pas de
velours», Abdel Hafid Boussouf, un des vétérans de la lutte
d’indépendance algérienne, dont un portrait fouillé et documenté est
dressé par le journaliste algérien, Chérif Abdedaïm, dans un ouvrage
«Abdel Hafid Boussouf, le révolutionnaire aux pas de velours» paru aux
Editions ANEP-Alger-2012.
Membre éminent de l’Organisation
spéciale, Boussouf, compagnon de route de Boudiaf, de Larbi Ben M’hidi
et de Bentobbal, participera à la mise en place du réseau de
transmissions et renseignements dans la wilaya V, avant de l’étendre à
l’ensemble des wilayas.
Nommé, en septembre 1958, ministre des
liaisons générales et des communications dans le Gouvernement Provisoire
de la République Algérienne (GPRA), il jouera un rôle important dans la
création de l’appareil de renseignements et de communications ainsi que
dans la formation de cadres dans ce domaine, au point d’avoir été
surnommé le père des services de renseignements algériens.
L’idée de génie de Boussouf aura été
d’avoir quadrillé le Maroc encore sous protectorat français,
l‘infiltrant d’équipes de surveillance, en vue de déjouer les pièges
colonialistes, réussissant en un temps record à mettre au point un
système de liaisons radio et de surveillance des transmissions de ses
adversaires français fonctionnant 24 heures sur 24.
A l’aide d’une escouade de 300 hommes,
des trotskystes venus de France, du Royaume Uni de Grèce, des Pays-Bas,
d’Allemagne et d’Argentine, il lancera au Maroc des ateliers de
fabrication d’armes dans cinq ateliers à Bouznika (près de Rabat),
Témara, en plein centre de Kenitra, à Souk-El-Arab, Skhirat et
Mohammedia.
L’homme cultivera le goût du secret,
cloisonnant à l’extrême sections et services, au point que cette
religion du secret, érigée en culte, constituera longtemps la marque de
fabrique du pouvoir algérien.
Né en 1926 à Mila, dans le
Nord-Constantinois, le colonel SI Mabrouk sera écarté du pouvoir en Aout
1962 par le tandem Ben Bella Boumediene. Il mourra le 31 décembre 1980,
à 54 ans.
L’ouvrage, dont la lecture est
recommandée à l’occasion du 56 me anniversaire du déclenchement de la
guerre d’Indépendance, contient une annexe documentaire fort utile pour
les chercheurs et la jeunesse algérienne avide de connaissance de son
histoire nationale.
Grâce soit rendue à Chérif Abdedaïm d’avoir restitué une part de lumière
à cet homme de l’ombre par excellence, l’un des plus énigmatiques de la
révolution algérienne.
Quant à l’auteur, il est, lui, l’homme
tranquille du journalisme algérien, nullement multicartes, mais multi
talents: Psychopédagogue de formation, proche des grands maîtres de la
musique andalouse (Malouf), il anime une chronique à la Nouvelle
République et dispose d‘un blog dont voici le lien.
http://cherif.dailybarid.com/?p=738
Sources: site RENE NABA.