EXERCICES DE GRANDE AMPLEUR DE L'ANP DANS LE GRAND SUD Dans son édition du 23/12/12, le quotidien national EL KHABAR s'est fait l'écho d'informations parlant de grands exercices de l'ANP dans le désert depuis plusieurs mois en vue de se préparer à de grandes batailles dans les conditions désertiques. Deux cas de figure ont été testés. Des batailles dans des grands espaces désertiques à découvert. Et des batailles dans des zones montagneuses et rocheuses du sud qui ressemblent à certaines régions du nord-Mali. Ces manoeuvres mettent en mouvement des unités des 3eme, 4eme et 6eme RM et de l'AAF pour les hélicos, les avions de transport et de reconnaissance.
Même si la position officielle algérienne de non-intervention en dehors de notre territoire reste inchangée, ces manoeuvres montrent que l'ANP prend au sérieux la menace d'une incursion de groupes terroristes sur notre territoire. Mais il se peut aussi que l'ANP soit obligée d'exercer son droit de poursuite en territoire malien contre les groupes terroristes qui constituent une menace pour la sécurité nationale.
Dans le cadre de ces manoeuvres, l'EM de l'ANP devait aussi tester le degré de coordination inter-armées et l'adéquation du matériel engagé avec les missions confiées aux troupes engagées sur le terrain. L'ANP se dirige vers la création d'une Task-Force inter-armes à déploiement rapide dotée d'équipements adaptés aux conditions du désert. Le renforcement du parc de MI171, l'acquisition d'un parc de MI28, de drones supplémentaires et de blindés légers type MRAP conçus pour le désert, l'amélioration de la reconnaissance et de la communication inter-armes grâce à des moyens modernes, sont à l'ordre du jour.
La nouveauté de ces exercices militaires est que l'ANP se prépare à combattre un adversaire qui ressemble à un adversaire "classique" dans la mesure où les informations en possession de l'EM mettent l'accent sur la possession par les groupes terroristes réfugiés au nord-Mali d'armes de guerre modernes et de missiles anti-char et anti-aériens pris dans l'arsenal libyen ou bien saisis dans l'arsenal de l'armée malienne lors de la déroute de cette dernière face aux troupes du MNLA et d'ANSAR DINE.
Dans ces nouvelles conditions, l'ANP est appelée à se servir de ses hélicoptères de manoeuvre et de combat avec la plus grande prudence. L'appui feu des avions CAS/COIN pourraient devenir nécessaire. Le nombre d'Albatros L39, faisant partie de l'escadron "Tiger" spécialisé dans l'appui léger, qui restent opérationnels, est en-deça des besoins si l'engagement de l'ANP risque de durer dans le temps. Les nouveaux YAK 130 sont affectés à l'instruction avancée et ne sont pas encore dotés de radar et d'armements 'missiles et bombes) pour servir au CAS/COIN. La piste des SU25/39 longtemps discutée par les observateurs qui s'intéressent à l'équipement de l'AAF pourrait être réactivée. Un escadron d'une vingtaine d'avions d'occasion pourrait rendre service en attendant l'arrivée à maturité de solutions plus modernes et plus crédibles. L'idéal aurait été l'acquisition de drones tactiques mais dans ce dossier, il semble bien que l'ANP butte sur le refus ou les atermoiements des rares puissances qui disposent de cet armement comme les USA dont les conditions sot jugées inacceptables par l'Algérie.
Espérons que ce nouveau défi posé à l'ANP sera l'occasion pour accélérer son processus de professionnalisation et de modernisation tant en ce qui concerne l'élément humain et le commandement qu'en ce qui concerne l'équipement.
BoussoufLe 23/12/12