Le char d'assaut T-72 est un char lourd soviétique de la Guerre froide qui a largement équipé l'Armée rouge. Les versions les plus récentes ont également porté le nom T-90.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]T-72M2 bulgare lors d'une parade.
Caractéristiques générales
Équipage 3 personnes
Longueur 6,63 m (caisse)
Largeur 3,59 m
Hauteur 2,23 m
Masse au combat 38 894 Kg
Blindage et armement
Blindage 500 mm de blindage composite de 3e génération; peut recevoir un blindage réactif
Armement principal canon de 125 mm 2A46M stabilisé
Armement secondaire mitrailleuse coaxiale PKT de 7.62 mm Mitrailleuse NVS 12.7 mm (tourelle) antiaérienne
Mobilité
Moteur V-46 12 cyl diesel 840 hp ch (626 kw)
Suspension barre de torsion
Vitesse sur route 80 km/h
Puissance massique 21,6 ch/tonne
Autonomie 550 km, 700 km avec réservoirs largables
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Positions des membres de l'équipage dans un char soviétique T-72. Le conducteur (1) est assis à l'avant du véhicule, le commandant (2) et le tireur (3) sont placés dans la tourelle, directement au-dessus du carrousel (4), qui contient les munitions pour le mécanisme de chargement automatique.
Présentation
Conçu au milieu des années 1960, concurremment au T-64, il constituait un char beaucoup plus conservateur dans les choix technologiques, en particulier au niveau du moteur et du blindage, que l'on destinait à la production de masse du fait de son coût moindre. L'équipe de conception était celle de l'usine de chars de l'Oural, dirigée par L. Kartsev, puis après la mort de celui-ci, par V. Venidiktov.
Le T-72 conservait donc la motorisation traditionnelle des chars soviétiques, avec un lointain dérivé du V-2 du T-34, le V-46. Il n'incorporait également aucun blindage composite, sauf sur le glacis. Par contre, il reprenait le canon à âme lisse de 125 mm 2A26M, même si le chargeur automatique était d'un modèle radicalement différent, avec un fonctionnement électromécanique.
La suspension, reprise de l'objet 167, concurrent délaissé du T-64, comporte six roues de route et trois galets de retour, un barbotin à l'arrière et des roues tendeuses à l'avant. Le moteur, monté transversalement à l'arrière, développe 785 chevaux et peut employer trois types de carburant (gazole, essence et kérosène). En cas d'offensive à l'Ouest, il était prévu pour pouvoir refaire le plein dans les caves à mazout des immeubles à chauffage central.
À l'avant, on trouve le compartiment du conducteur, protégé par un blindage laminaire de 200 mm fournissant l'équivalent de 600 mm en acier. La tourelle arrondie et assez basse, centrée sur le châssis, est biplace. Elle abrite le chef de char à droite, avec sa coupole et sa mitrailleuse antiaérienne NSV de 12,7 mm et le tireur à gauche, disposant lui d'une simple trappe. Elle est coulée en acier homogène avec une épaisseur de 280 mm. Sur son plancher est monté le chargeur automatique en carrousel embarquant 24 coups (charge et obus) prêts au tir. Deux casiers de rangement en tôle sont montés sur la tourelle (un à l'arrière et l'autre à droite), à gauche est rangé le snorkel, montable en vingt minutes et permettant de franchir un cours d'eau à 5,5 mètres de profondeur. À droite du canon, on trouve la mitrailleuse coaxiale PKT de 7,62 mm.
Il fut accepté en service durant l'année 1973, date de l'arrêt de la production du T-62 et put donc être fabriqué en grandes séries. Il fut par la suite régulièrement amélioré et perfectionné, pour combler ses défauts, principalement au niveau de la protection de la tourelle.
En 1979 apparut le T-72A qui embarquait le nouveau canon 2A46 pointé grâce un télémètre laser TPDK-1, et améliorait les équipements de visée de nuit avec, à droite du canon, un projecteur infrarouge L4 servant d'illuminateur pour le tir de nuit avec le viseur TPN3-49.
De ce modèle furent dérivées des versions particulièrement destinées à l'exportation, comme le T-72M pour les pays du Pacte de Varsovie, dont le blindage et la protection NBC étaient réduits. Ce dernier, après montage d'une plaque de blindage supplémentaire sur le glacis et le toit de la tourelle, devint le T-72M1.
Le T-72A céda sa place en production au T-72B en 1985, le blindage frontal de tourelle fut renforcé par des appliques BDD en aluminium remplies de caoutchouc, les briques Kontakt-1 étaient montées en série, le canon 2A46M avec un stabilisateur 2E42-2 fut monté : il peut tirer le missile 9K120 « Svir » (code OTAN « AT-10 Bastion »), mais uniquement quand le char est à l'arrêt. Le T-72B1 est rigoureusement identique, mais ne dispose pas de la capacité de tir de missile. De ces deux versions sont dérivées les versions de commandement T-72BK et T-72B1K et les versions d'exportation T-72S et T-72S1.