Le BMP-T, surnommé "Terminator", est un blindé lourd d’accompagnement de chars de combat (Boyevaya Mashina Podderzhki Tankov en russe) développé par Uralvagonzavod suite au retour d’expérience de la guerre de Tchétchénie dans les années 1990. Son rôle est d’accompagner les chars de combat sur le champs de bataille avec un armement conséquent lui permettant de faire face à toutes les menaces terrestres ou aériennes : chars, blindés, infanterie, hélicoptères, etc. Pendant la guerre de Tchétchénie, les chars et blindés russes avaient en effet pu être attaqués avec succès en environnement urbain par manque de moyens défensifs adaptés contre l’infanterie et ses armes anti-chars à courte portée. Mais ce n’est pas un véhicule de combat d’infanterie lourd comme le Namer israélien car il ne transporte pas de soldats. Le premier prototype a été présenté en 1997, suivi d’un second amélioré en 2000 tandis que la production d’un premier lot aurait débuté en 2008 en vue d’une mise en service dans l’armée russe en 2010-11. Mais le ministère russe de la défense a décidé d’abandonner le programme en 2010 car il ne répondait plus à ses nouveaux besoins. Les perspectives export du BMP-T paraissent aujourd’hui faibles bien que le Kazakhstan ait acheté quelques exemplaires en 2008.
Les prototypes du BMP-T sont basés sur des châssis de char T-72 neuf ou d’occasion mais le châssis du T-90 pourrait également être utilisé. Le système de contrôle de tir du BMP-T reprend d’ailleurs des éléments de celui du T-90. Le châssis du char a été surprotégé avec des blindages réactifs sur l’avant et les côtés. Les jupes latérales sont protégées par des blindages réactifs (parties avants) ou des grilles de protection (parties arrières). En ordre de combat, le BMP-T pèse ainsi 47 tonnes. Il dispose aussi d’un système automatique d’extinction d’incendie, d’un système de protection NBC, de détecteurs d’alerte laser et de lance-grenades fumigènes. Son moteur diesel de 1000 chevaux lui permet d’atteindre une vitesse maxi de 65 km/h. Son autonomie est de 550 km sur route.
L’armement du BMP-T est conséquent puisqu’il comprend une tourelle à deux canons 2A42 de 30mm, une mitrailleuse coaxiale PKMT de 7,62mm et quatre lance-missiles anti-chars AT-9 Ataka (5 800 mètres de portée). La tourelle est orientable sur 360° et l’élévation maxi des armes est de -5°/+45° permettant d’engager des tireurs embusqués sur les toits par exemple. Deux lance-grenades AG-30 ou AGS-17 de 30mm situés sur l’avant du blindé complètent le tout. D’autres mitrailleuses et lance-grenades supplémentaires peuvent éventuellement être montés. Notons aussi que le système de déminage russe KMT-8 peut être monté à l’avant du BMP-T.
L’équipage comprend 5 hommes. Le chef de char et le tireur sont situés dans la tourelle. Le conducteur est assis à l’avant du châssis avec les deux servants des lance-grenades situés légèrement en retrait sur chaque côté. Ils disposent de viseurs jour/nuit (caméras TV et thermiques notamment) et d’un télémètre laser. Le chef de char et le tireur peuvent opérer en mode "hunter/killer", l’un désignant une nouvelle cible pendant que l’autre engage la seconde déjà désignée.
Versions
BMP-T première version : le premier prototype du BMP-T, présenté en 1997, disposait d’un armement différent de la version finale : la tourelle ne comprenait qu’un seul canon 2A42 de 30mm monté coaxialement avec un lance-grenades stabilisé AG-30 ou AGS-17 de 30mm. Les 4 lance-missiles anti-chars étaient des Konkurs (AT-5 Spandrel de 4 000 mètres de portée) et non pas des Ataka (AT-9). Deux mitrailleuses PKMT de 7,62mm ou lance-grenades de 30mm complétaient le tout à l’avant. Les systèmes de vision jour/nuit de l’équipage étaient également différents.
BMP-T seconde version : seconde version présentée en 2000 et décrite supra dans l’historique.