Al-Jazeera et la Propagande

Le rendez-vous avec l'histoire d'Al-Jazira

Quinze ans après sa création, la chaîne qatarienne a pris une dimension nouvelle en couvrant au plus près les révoltes arabes. Des événements qu'elle a pu favoriser en dénonçant inlassablement le sort des populations concernées.

Vu d'Occident, elle n'a longtemps été perçue que comme le porte-parole officieux d'Oussama ben Laden. Mais en l'espace de quelques semaines, Al-Jazira est devenue bien autre chose : la télévision de référence pour suivre, en temps réel, les révolutions en Tunisie, en Egypte ou en Libye, où l'un de ses cameramen a été tué au début du mois de mars... Quinze ans après sa création par l'émir du Qatar, Hamad ibn Khalifa al-Thani, elle a montré toute sa puissance, au plus près de la réalité d'un monde arabe en ébullition.
Pourtant, Al-Jazira est presque née d'un hasard. Nous sommes au milieu des années 1990. Un an après avoir renversé son père, le nouvel émir du Qatar veut investir dans les médias. Ayant toujours souffert du peu de poids de son pays dans l'échiquier mondial, il est convaincu que, par ce biais, il pourra asseoir sa reconnaissance diplomatique. Au même moment, à Londres, une centaine de journalistes se retrouvent sur le carreau après une tentative avortée de coopération télévisuelle entre la BBC et l'Arabie saoudite. Ils seront, pour la plupart d'entre eux, rapatriés à Doha. Al-Jazira est née. « Dès le début, la chaîne a été dotée de moyens considérables. Surtout, en recrutant des journalistes de l'ensemble des pays arabes, l'émir a eu une approche très intelligente en misant sur le panarabisme », note Agnès Levallois, consultante et ancienne directrice de la rédaction de la version arabe de la chaîne France 24. En quinze ans, Al-Jazira est devenue un véritable groupe de médias qui s'est développé et diversifié à marche forcée : chaînes pour enfants, canaux consacrés au sport, version anglaise (2006) bien différente de sa grande soeur arabe, et destinée au monde occidental. Les chiffres demeurent secrets, mais certains spécialistes parlent d'un budget d'un milliard de dollars. A la hauteur des revenus, et des ambitions, du petit émirat.
Dans un paysage audiovisuel arabe le plus souvent sclérosé, dans lequel les chaînes nationales ne font que répercuter la voix du pouvoir en place, Al-Jazira a très rapidement trouvé sa place. Sa création a été « un galet lancé dans les eaux de la scène médiatique arabe, longtemps restée stagnante, en putréfaction », n'hésitait pas à écrire, en juin 2010, le quotidien égyptien « Al-Ahram ». « En donnant la parole à ceux qui ne l'ont pas dans le monde arabe, c'est-à-dire les oppositions aux gouvernements, la chaîne est devenue très populaire », estime Mohammed El Oifi, maître de conférences à Science po. En organisant des débats devenus célèbres et en occupant le terrain au plus près, la chaîne a très vite acquis sa notoriété, devenant quasiment le seul espace du débat démocratique dans de nombreux pays. « Al-Jazira est une scène politique de substitution. Dans des pays où le Parlement ou les partis politiques fonctionnent peu ou mal, les lieux où le débat politique doit s'institutionnaliser n'existent pas. Al-Jazira les remplace », ajoute ce spécialiste des médias et des opinions publiques arabes.
Un rôle décisif

Dénonçant sans relâche la corruption et la gabegie de certains régimes comme la Tunisie ou l'Egypte qui, par la suite, allaient s'effondrer comme des châteaux de cartes, la chaîne s'est évidemment attiré la sympathie des populations locales, au grand dam des dirigeants. Malgré les interdictions de travailler pour ses journalistes, les fermetures de ses bureaux de correspondants, les coupures de son signal et autres mesures de rétorsion, Al-Jazira a toujours réussi à toucher celui qu'elle voulait toucher, l'homme de la rue, de Marrakech à Alger en passant par Tripoli, Beyrouth ou Riyad, en lui parlant de ce qui le concerne vraiment.
De ce fait, son rôle, ces trois derniers mois, a été décisif. En Tunisie, la chaîne qatarienne s'est très tôt impliquée, au lendemain de l'immolation du jeune Mohamed Bouazizi, qui marque le début de la révolution. Sa connaissance et son expérience du terrain tunisien ont fait la différence. De leur côté, les médias occidentaux mettront plusieurs jours pour réagir et mesurer la portée de ces événements historiques. Al-Jazira n'a pas été surprise, elle qui dénonce depuis des années la situation de la population dans les pays concernés. Après, la couverture de la chaîne a fait tache d'huile. La révolution en Egypte n'aurait sans doute pas eu lieu si les Egyptiens n'avaient pas vu, sur Al-Jazira, la révolution tunisienne se dérouler en direct sous leurs yeux. « Alors que les situations étaient confuses, la chaîne était en interactivité avec ce qui se passait et donc très regardée », décrypte Agnès Levallois. En multipliant les vidéos amateurs prises avec des téléphones portables, en pointant ses caméras sur l'avenue Bourguiba de Tunis ou la place Tahrir au Caire, Al-Jazira n'a pas seulement couvert ces révolutions, elle les vivait de l'intérieur. Sans qu'aucune chaîne occidentale, de la BBC à CNN en passant par France 24, ne puisse atteindre un tel niveau de couverture.
Une performance qui incite aujourd'hui la chaîne à repartir à l'offensive pour être mieux distribuée aux Etats-Unis, où elle est quasi absente. Dans une tribune parue récemment dans le « Washington Post », le directeur général du groupe Al-Jazira, Wadah Khanfar, est même très clair : il accuse de faillite totale hommes politiques, analystes et autres journalistes occidentaux quant à l'appréciation de ce qui s'est passé en Tunisie ou en Egypte. Avec en substance un message : seule Al-Jazira avait vu venir le mouvement, et seule Al-Jazira couvre les réalités du monde arabe. D'où la nécessité pour la chaîne, et pour ceux qui veulent comprendre cette région, d'avoir une diffusion aux Etats-Unis. Après tout, les équipes de la Maison-Blanche n'ont-elles pas suivi les événements du Caire en suivant le live d'Al-Jazira en anglais ?
Glissement de la ligne éditoriale

Depuis le début de son histoire mouvementée, la chaîne nourrit une relation haineuse avec l'Amérique. Les locaux de la chaîne ont été bombardés par l'armée américaine à Kaboul lors de l'intervention de l'Otan en 2001, puis à Bagdad lors de l'invasion américaine en 2003. Et selon le « Daily Mirror », George Bush, l'ancien président américain, a ouvertement évoqué, avec Tony Blair, la possibilité de bombarder le siège de la chaîne à Doha ! A plusieurs reprises, les Etats-Unis ont reproché à Al-Jazira d'avoir été le porte-voix d'Oussama ben Laden, via la diffusion, en exclusivité, des vidéos dans lesquelles il revendiquait les attentats du 11 septembre 2001. Ils l'accusent également d'avoir été un soutien du régime de Saddam Hussein au moment de leur intervention de mars 2003. Avec l'Arabie saoudite, puissant voisin du Qatar, les relations n'ont pas été simples non plus pendant de nombreuses années. En donnant la parole aux opposants au régime, Al-Jazira s'est attiré les foudres de la dynastie des Saoud. Tout a été réglé par la signature d'un traité de paix définitif entre les deux pays en 2008, réglant un litige frontalier. Conséquence directe, la chaîne a arrêté de tendre son micro aux opposants...
Parfois ses détracteurs pointent juste. La ligne éditoriale d'Al-Jazira est sujette à polémiques, souvent accusée d'être favorable aux mouvements islamistes, notamment les Frères musulmans égyptiens ou le Hamas palestinien. « Depuis l'arrivée du directeur général Wadah Khanfar en 2003, Al-Jazira a basculé vers l'intégrisme. C'est un fait », accuse un ancien cadre dirigeant. La réalité est plus complexe. « Je ne dirais pas qu'Al-Jazira est une chaîne islamiste, car elle relaie les messages des uns et des autres. Elle donne même la parole aux Israéliens dans le cadre de sa couverture des événements palestiniens. Mais il est indéniable qu'elle a une tendance de fond à aller vers l'islamisme. C'est un glissement insidieux, même si les débats sont très vifs en interne », estime de son côté Agnès Levallois. Plusieurs faits n'en sont pas moins troublants. En juin 2010, cinq présentatrices basées au siège de la chaîne, à Doha, ont démissionné avec fracas, dénonçant les remarques de plus en plus acerbes dont elles faisaient l'objet sur leurs tenues vestimentaires, jugées insuffisamment « conservatrices ». L'affaire avait fait beaucoup de bruit. D'autres connaisseurs de la chaîne évoquent une véritable chasse aux sorcières menée depuis 2003, qui a eu pour conséquence directe le départ de plusieurs cadres historiques, présents depuis son lancement, au motif qu'ils n'étaient pas dans la ligne éditoriale. « Aujourd'hui, leur seule ligne éditoriale, c'est la cause palestinienne », affirme l'un d'entre eux. « Al-Jazira ne peut pas être une chaîne équilibrée, notamment sur la question palestinienne. C'est une chaîne arabe, qui considère que les Israéliens sont des colons. La chaîne penche en faveur des Palestiniens en général et du Hamas en particulier, car le Fatah est considéré comme un mouvement qui a échoué », estime Mohammed El Oifi. Le même précise aussi que, dans de nombreux pays musulmans, notamment au Maghreb, le seul mouvement d'opposition structuré est celui des islamistes, à l'image des Frères musulmans en Egypte. D'où la tendance naturelle d'Al-Jazira à leur donner la parole.
N'hésitant pas, dans sa seule version en arabe, à qualifier de « martyrs » les auteurs d'attentats suicide, à montrer des corps démembrés de victimes, des images que toute chaîne occidentale se refuse à montrer, ou en organisant des débats qui tournent parfois au pugilat, Al-Jazira se fait souvent taxer de sensationnalisme et est accusée de caricaturer la réalité. Peut-être. Mais cette réalité, et les mouvements de fond qui travaillent le monde arabe, Al-Jazira est l'une des rares -si ce n'est la seule -à les avoir appréhendés.
GRÉGOIRE POUSSIELGUE

http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=4&ved=0CDMQFjAD&url=http%3A%2F%2Fwww.lesechos.fr%2Fentreprises-secteurs%2Fenquete%2F0201165734975-le-rendez-vous-avec-l-histoire-d-al-jazira-123710.php&ei=6xzWTaniOImDhQfikOnBBg&usg=AFQjCNFH0dAZGnRZUUVz8qt8TWKaI6U81g

a voire

Sheikh Imran Hosein 2003 - Prédit les événements de la Tunisie et l'Egypte


il parle de al djazira

LES ENGAGEMENTS SÉLECTIFS d’AL-JEZIRA
PAR AKRAM BELKAÏD, LIBÉRATION, LE 18 AVRIL 2011
dimanche 1er mai 2011
Alors que les révolutions tunisienne et égyptienne ont renforcé son statut de référence incontournable en matière d’information sur le monde arabo-musulman, Al-Jazira met actuellement sa crédibilité en danger.
En cause, sa couverture partiale des manifestations à Bahreïn et en Syrie, ainsi que son soutien sans nuances aux rebelles Libyens et à l’opposition yéménite.
Entraînée par l’ivresse révolutionnaire, la chaîne qatarie ne semble plus se contenter du rôle d’observateur impartial. Là où sa petite sœur anglophone garde la tête froide et se borne à (bien) jouer son rôle de média neutre, Al-Jazira se comporte désormais comme si elle était le fer de lance du printemps arabe.

Mais concédons d’abord que sa couverture des révolutions tunisienne et égyptienne a été un modèle de rigueur journalistique.
Ce n’est pas sans importance quand on sait que cette télévision a longtemps été critiquée pour son manque d’objectivité, ses diatribes antioccidentales, ses excès en matière de victimisation du monde arabo-musulman et son caractère anxiogène – symbolisé par la diffusion ad nauseam d’images sanglantes.
Ainsi, dans le cas de la Tunisie, le soir même du 17 décembre, jour où Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, Al-Jazira consacrait son antenne à ce qui allait déclencher une tempête alors inimaginables.
C’est aussi Al-Jazira qui a rendu compte de la répression à l’intérieur du pays, notamment dans la région de Kasserine, quand les médias occidentaux se laissaient gagner par l’engourdissement des fêtes de fin d’année.
Enfin, elle a été en pointe lors de la fuite de Ben Ali.

Ce rôle de locomotive journalistique, la chaîne qatarie l’a aussi joué, et de manière encore plus professionnelle, durant la crise égyptienne.
Bien que très vite interdite par les autorités locales, elle a su trouver les moyens nécessaires, entre autre techniques, pour continuer de diffuser les images de la foule massée place Al-Tahrir et des soulèvements de plusieurs villes de la vallée du Nil et du Sinaï.
Sans Al-Jazira, de nombreuses chaînes du Moyen-Orient – sous influence de l’Arabie Saoudite qui s’opposait à la chute de Moubarak - auraient désinformé les Egyptiens et le reste du monde arabe.
Il était saisissant d’entendre, début février, un journaliste de la chaîne Al-Arabiya affirmer que les manifestants pro-Moubarak étaient attaqués par les contestataires quand les images d’Al-Jazira collectées via internet prouvaient exactement le contraire.

Notons que, dans les deux cas tunisien et égyptien, Al-Jazira n’a jamais ignoré ou boycotté les régimes en place. On sentait poindre une volonté manifeste de traitement équitable entre les deux parties.
Cela ne s’est pas répété pour les autres révolutions arabes.
Pour ce qui est de Bahreïn, la chaîne de Doha n’a pas cherché à contredire la thèse officielle du complot chiite et iranien. Interrogés en direct, plusieurs membres du parti d’opposition Wefak ont été sommés de s’expliquer sur leurs liens supposés avec l’Iran et n’ont guère eu la possibilité de défendre leur point de vue.
L’intervention de militaires saoudiens a été traitée a minima alors qu’elle constituait un acte contre-révolutionnaire majeur ainsi qu’un événement inhabituel dans l’histoire des relations entre les pétromonarchies de la région.
Même prudence extrême à propos des manifestations en Syrie : le ton est mesuré, le traitement très factuel et les attaques contre Bachar al-Assad et les caciques syriens sont très rares. Les opposants sont sollicités avec parcimonie tandis que les partisans du régime syrien ont pu expliquer à l’antenne que les manifestations étaient l’œuvre d’étrangers et de frères musulmans.

À l’inverse, dans le cas du Yémen, Al-Jazira est du côté des manifestants.
Elle exige, via ses analyses et la tonalité générale de ses sujets, le départ du président Ali Saleh.
Une position conforme à celle des pays du Conseil de Coopération du Golfe : le Yémen, trop pauvre pour en faire partie a beau jeu de crier au complot.
Et lorsqu’un politologue saoudien met en garde contre une implosion de ce pays aux structures tribales, établissant un parallèle avec ce qui s’est passé en Somalie, il se fait renvoyer dans les cordes par l’une des journalistes d’Al-Jazira, cette dernière n’hésitant pas à lui reprocher de trahir ses « frères » yéménites.

Le parti-pris est encore plus flagrant en ce qui concerne la Libye.
Al-Jazira diffuse en boucle des clips mettant en scène la barbarie du régime de Kadhafi et soutient sans réserve l’intervention de l’Otan (ce qui désoriente nombre de ses téléspectateurs).
Le très célèbre imam Youssef al-Qaradaoui –lequel avait appelé, lors d’un prêche du vendredi, à « tuer » Kadhafi - est venu à l’écran pour expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une « nouvelle croisade ». Une caution religieuse qui a conforté la décision du gouvernement du Qatar de participer à l’intervention aérienne contre les troupes pro-Kadhafi.
Al-Jazira s’oppose, souvent avec véhémence, à ceux qui critiquent cette guerre, qu’ils soient ou non des partisans du « guide » libyen : Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a été tancé sur l’antenne pour avoir émis des doutes sur la manière dont la coalition interprétait la résolution du Conseil de sécurité autorisant les frappes aériennes.
De même, la chaîne a présenté comme une victoire la défection de Moussa Koussa, l’ancien ministre libyen des Affaires étrangères, oubliant au passage de préciser le rôle actif de cet homme dans la répression des opposants au régime au cours de ces dernières années.

Certes, la mort de l’un de ses caméramans en Libye a traumatisé la rédaction d’Al-Jazira de même que l’emprisonnement de plusieurs de ses journalistes.
Mais aujourd’hui, Al-Jazira en est à défendre une intervention terrestre de l’Otan.
Sauf à singer FoxNews, ce n’est pas à une chaîne d’information que de militer pour la guerre.
http://www.socialgerie.net/spip.php?article467

les services de renseignement britanique et sur le pied de guerre apres que ces agent ont informé le gouvernement britanique qu'un generale de renseignement du quatar est desecndu a tel avive pour demander et sur demande de l'emir de quatar des archives d'espionnage conçernant des dirigeants arabes et leurs gouvernements afin de les emmetre sur el djazzera cette chaine que l'emir du quatar a pleinement ordonner de destabiliser les pays arabes sans exceptions et que tout le monde passe , le manque de l'audimat de la chaine el djazerra a fait que l'emir se sentait lésé , et que le monde arabe commence a sentir que le quatar a eté l'instigateur de tout ces revolutions, et le manque de confiance commence a mettre le doute méme au sein de sa polulation , la peur au ventre , ce dernier a expedié son generale de renseignement a tel aviv pour demander un coup de main

il avait raison Sharon quand il disait tout les dirigeant arabe sont des peureux et des lache

http://3.bp.blogspot.com/-4X4q4uDZhUY/TpVLLkXdypI/AAAAAAAAASM/P_ekrtU1L9o/s1600/libya.jpg tres belle image de ceus qui on attaquer la Lybie pour sont petrole