Selon Airbus, l'Ukraine renforce l'attrait des hélicoptères de combat
Article publié il y a 36 minutes | ReutersMots clés : Airbus HelicoptersLa crise ukrainienne renforce l'intérêt de certains pays européens pour l'achat d'hélicoptères de combat rapides, elle n'a en revanche pour le moment pas d'impact significatif sur le marché civil d'Airbus Helicopters en Russie, a déclaré mardi son président exécutif Guillaume Faury.L'ex-Eurocopter, qui n'a pas d'accès au marché militaire russe, est en lice dans un appel d'offres en Pologne pour un contrat d'environ trois milliards d'euros pour 70 hélicoptères lourds pour lequel il propose une version améliorée du Super Puma utilisé par les forces spéciales françaises."Tout le monde en Europe (...) évalue les conséquences de cette crise à court, moyen et long termes sur les équipements militaires", a souligné Guillaume Faury lors d'un point presse au salon d'aérospatiale et de défense ILA à Berlin, ajoutant qu'il était prématuré d'en évaluer l'impact sur le nombre et la nature des commandes."Nous constatons qu'il est beaucoup question d'hélicoptères", a-t-il ajouté, disant répondre aux demandes d'informations d'éventuels acquéreurs.Le retour sur la scène d'une éventuelle menace russe, passée aux oubliettes depuis la fin de la Guerre froide, amène les Etats en Europe à revoir leurs scénarios de dispositif militaire.Guillaume Faury n'a en revanche pas constaté d'impact notable sur son activité d'hélicoptères civils en Russie où le constructeur revendique environ 40% d'un marché de 50 à 60 appareils par an."Ce n'est pas 'business as usual' dans le sens où tout le monde surveille de très près et avec beaucoup d'attention l'évolution de la situation", a-t-il toutefois souligné.Marché en croissance malgré le ralentissement économique, la Russie compte une flotte en exploitation de 100 hélicoptères légers Écureuil.Le constructeur, qui a une filiale locale baptisée EC Vostok, n'a pas non plus ressenti d'impact sur ses approvisionnements en matières premières.Airbus a de son côté indiqué mardi mettre en place un groupe de travail pour sécuriser les livraisons de titane pour son long-courrier A350, prévu pour entrer en service à la fin de l'année.LE MALI ET L'AFGHANISTAN ONT CHANGÉ LA DONNEAirbus Helicopters estime que les hélicoptères militaires, qui ont représenté 45% de ses ventes l'an dernier, vont de plus en plus être recherchés dans les récents types de conflits comme le Mali ou l'Afghanistan où le Tigre est intervenu dans des missions de combat."Cela pourrait avoir un impact sur le secteur des hélicoptères militaires et entraîner de nouvelles utilisations et les hélicoptères peuvent jouer un rôle majeur pour empêcher ce genre de menaces", a-t-il noté, faisant référence aux attaques menées par des groupes d'assaillants et non plus par des armées entières.Airbus Helicopters est pour l'instant engagé dans deux grands appels d'offres dans la défense, l'un en Corée du Sud et l'autre en Pologne dont le résultat est attendu avant la fin de l'année.La Pologne, frontalière avec la Russie, cherche à remplacer d'anciens hélicoptères russes par des appareils capables d'intervenir avec des commandos sur des terrains accidentés, tout en étant compatibles avec d'autres armées européennes."Quand nous rencontrons nos clients, nous constatons qu'ils connaissent bien mieux qu'avant les intentions d'autres pays qu'ils prennent en compte", a dit Guillaume Faury, faisant référence aux programmes prévus en Europe.La France a maintenu sa commande de 80 hélicoptères de combat Tigre et de 95 avions de transport militaire NH90 au total, dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) pour 2014-2019 votée en fin d'année dernière, contre respectivement 68 et 82 pour l'Allemagne, qui a revu à la baisse ses achats d'hélicoptères en 2013.Guillaume Faury s'est dit à son tour très inquiet des éventuelles nouvelles coupes budgétaires dans la défense en France.D'ici 2019, 16 Tigre et 42 NH90 doivent normalement être livrés à la France. Ils sont construits par NHIndustries, un consortium détenu aux deux tiers par Airbus Helicopters aux côtés d'AgustaWestland (groupe Finmeccanica ) et du néerlandais Fokker."Il y a eu des contacts entre les grands patrons du secteur et le gouvernement. Nous avons expliqué les conséquences potentielles des décisions qui pourraient être prises", a-t-il dit.Les responsables des sept principaux groupes de défense français, comme Safran, Thales ou le constructeur naval militaire DCNS, ont manifesté leurs craintes dans une lettre envoyée le 15 mai à François Hollande et que Reuters a pu consulter.Comme pour d'autres programmes, l'export devient donc de plus en plus crucial. En mars, le Qatar a ainsi signé une lettre d'intention en vue de l'achat de 22 NH90 pour près de deux milliards d'euros (Cyril Altmeyer, avec Sabine Siebold, édité par Jean-Michel Bélot)- See more at: http://www.journal-aviation.com/actualites/detail-article-new.php?ID=26832#sthash.lRI3wLSJ.dpuf
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