Pour ouvrir le dossier, un article avec pas mal de références sur le secteur du plastique.
La palette plastique algérienne pourrait se vendre en EuropeAvec une capacité de 50 millions par anLa palette plastique algérienne pourrait se vendre en Europe Au moment où les industriels algériens importent la palette plastique,
produit du recyclage des bouteilles en plastique, le produit algérien
pourrait être exporté vers l’Europe qui représente un marché de 100
millions d’unités, alors que l’Algérie possède des capacités de
fabrication de 50 millions de palettes.
En effet, le marché européen est en manque de palettes plastiques,
puisque les palettes en bois sont de moins en moins utilisées vu la
rareté de cette matière première et son coût de plus en plus élevé. De
plus, le bois nécessite un certificat de décontamination en cas
d’exportation et ce marché représente 100 millions de palettes par an.
Actuellement, les palettes plastiques constituent 20% du marché, mais
cette part de marché est en constante évolution, souligne Philippe
Dubourgnon, directeur commercial de Newtech Algérie, une entreprise 100%
algérienne.
Le coût de production d’une palette en plastique, sur la base de tarifs
européens, est de 9,20 euros l’unité, alors que son prix de vente varie
de 20 à 30 euros, donc le marché à l’exportation est fructueux. Il
relèvera cependant qu’«en Algérie, il manque une filière d’exportation
de ces palettes, c’est pourquoi les futurs exportateurs seront mis en
connexion avec les réseaux existant en Europe, car les grandes chaînes
de distribution comme Carrefour et Leclerc sont très demandeurs». Dans
ce sens, la société Newtech propose des solutions aux industries de
recyclage et les aide à l’export. Actuellement, cette société est en
pourparlers avec trois industriels de l’agroalimentaire, de Constantine
et d’Oran, qui travaillent sur les plans de financement dans le but
d’exporter des palettes plastiques d’Algérie vers l’Europe, confie M.
Dubourgnon, sans citer leurs noms, car le projet n’a pas encore abouti.
Un fort potentiel pour le plastique recyclé Il assure que «le marché des palettes en plastique présente d’énormes
opportunités avec une capacité de production de 50 millions de palettes
par an. La matière première est disponible, les débouchées existent,
donc le marché est demandeur, sachant qu’actuellement les palettes
utilisées sont importées en Algérie».
Il notera : «Cette production consomme beaucoup d’énergie qui est bon
marché ici. Les compétences existent tant pour le fonctionnement des
machines que leur maintenance.» Le procédé consiste «à prendre tous
types de plastique sans les triller ni les nettoyer avec 10 à 15% de
déchets autres en retirant tout ce qui est métallique. Et grâce à une
opération de thermo-fusion, on obtient des palettes plus résistantes que
celles en bois, réutilisables dans le domaine des transports et
recyclables elles aussi», explique-t-il. Dans un objectif de réduire les
déchets enfouis, l’Agence nationale des déchets (AND) a créé un réseau
avec certains grands producteurs d’emballage comme les sociétés d’eau
minérale embouteillée et les boissons gazeuses qui ont besoin de ces
palettes, en contrepartie de paiement, d’avoir des palettes pour le
transport de leurs bouteilles. Il est à signaler qu’hormis les palettes,
il est possible de fabriquer à partir du plastique recyclé des chaises,
des poubelles et différents accessoires.
Par ailleurs, et pour le matériel informatique, «il existe une société
spécialisée dans son recyclage dans le sud de la France, du groupe
Chimireque, qui a créé une unité de récupération et de traitement de ce
matériel.
Des investissements hors de portée et absence d’avantages fiscaux Actuellement, nous tentons de ramener la technologie nécessaire en
Algérie. Les opportunités d’investissement dans ce créneau sont à
l’étude, car les quantités ne sont pas encore identifiées», indique
Philippe Dubourgnon, directeur commercial de Newtech Algérie.
Sur le territoire national, à Béjaïa et Tizi Ouzou, les gens prennent
conscience du potentiel algérien à l’export, affirme pour sa part
Abderrahmane Zidane, expert foncier et consultant en génie de
l’environnement et également représentant de la société autrichienne
Erema spécialisée dans la conception et la construction de chaîne de
recyclage des déchets plastiques. Erema est présente sur le marché
algérien depuis 2007, sans s’y installer. D’ailleurs, des Bourses de
cette matière première recyclée de qualité existent à l’étranger, à
Marseille, à Milan, à Turin, à Gênes et dans plusieurs villes
portuaires. Toutefois, les choses ne sont pas aussi simples pour toutes
les entreprises car, selon Cherif Beztout, directeur de l’entreprise
privée de récupération et de recyclage de film plastique, Rassauta
Plaste, créée en 2002 dans le cadre du dispositif de l’emploi de jeune,
Ansej, «l’activité de collecte et de recyclage en Algérie se
caractérise par la création de petites entités ayant des équipements
presque artisanales et dans des surfaces réduites et ne peuvent avec ces
moyens prendre en charge tous les déchets jetés».
Pour cet investisseur, ce créneau n’est pas dépourvu d’embûches puisque
«l’investissement en équipement de qualité et les stations de lavage
pour recycler les déchets provenant même des décharges publiques ainsi
que les terrains d’assiette sont hors de portée pour les professionnels
en activité». De plus, «aucun avantage fiscale ni parafiscal n’est
attribué». A titre indicatif, l’investissement en équipement d’occasion
coûte 4 millions de dinars pour atteindre un chiffre d’affaires en fin
d’exercice annuel, en 2009, de 6 millions de dinars. «Les déchets sont
récupérés par nous-mêmes ou par des artisans collecteurs auprès des
distributeurs qui déballent leur produit et déclassent les emballages en
film plastique et des fabriquants d’emballage et de sacherie»,
explique-t-il. M. Beztout suggère, pour que l’activité absorbe toutes
les capacités du marché des déchets en Algérie, «la réalisation de
grandes usines dotées d’équipements modernes installées sur des terrains
appropriés, contrairement aux artisans actuellement sur le terrain.
Ceci en aval et en amont, le tri sélectif se fera au niveau des
ménages».
Fella Midjek Hoizons : 30-11-2010